France : le menu sans viande à la cantine fait débat
Pour accélérer la distribution des repas dans les cantines scolaires de sa ville dans le contexte sanitaire, le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a opté pour un repas sans viande à titre provisoire. Certains ministres, notamment Gérald Darmanin à l'Intérieur, ou Julien Denormandie à l'Agriculture, ainsi qu'un certain nombre de paysans et de parents, s'insurgent contre cette décision.
Fatal pour les défavorisés
Un régime sans viande met en danger la santé des enfants, croit savoir Causeur :
«Priver de viande les petits Lyonnais n'est pas sans conséquence sur les apports nutritionnels journaliers nécessaires, surtout en ce moment, où l'anémie est franchement à éviter. Par ailleurs, quoi de plus injuste que de priver certaines familles précaires de la garantie de servir à leurs enfants un repas équilibré – peut-être le seul de la journée ? L'égalité d'accès à une alimentation variée permise par l'école républicaine est donc sacrifiée sur l'autel des injonctions de l'écologie. Vouloir 'sauver la planète' n'est pas critiquable, mais n'oublions pas aussi de protéger l'immunité collective et naturelle de nos jeunes enfants.»
Apprendre aux enfants à se nourrir
Présenter des plats végétariens aux enfants est une approche éducative innovante, juge pour sa part Slate :
«Qui est réellement pénalisé par ces repas sans viande dans les cantines? Les enfants ou Interbev, le lobby de la viande, qui propose des kits pédagogiques à destination des profs et intervient déjà gratuitement dans les écoles ? Végétaliser l'assiette des enfants ou du moins la dé-bidocher, leur faire goûter des betteraves, leur montrer ce qu'on peut faire avec du riz et des pois chiches, c'est mettre toutes les chances de leur côté. C'est un pari sur l'avenir, pas pour en faire des lobbyistes vegans, mais pour leur apprendre à se nourrir et nourrir les autres.»