Kövesi en Bulgarie : une visite en guise de signal ?
La cheffe du Parquet européen (EPPO) a effectué son premier déplacement officiel en Bulgarie. Auparavant, Laura Kövesi avait refusé six des dix candidats proposés par la Bulgarie pour être les procureurs délégués de la nouvelle instance dans le pays. Une visite qui a coïncidé avec des manifestations visant le procureur général, Ivan Gechev, et le coup d'envoi de la campagne des législatives du 11 juillet, dont la corruption sera un thème majeur.
Kövesi n'est pas une thaumaturge
Dnevnik appelle la Bulgarie à ne pas trop attendre du Parquet européen :
«Notre société nourrit des attentes excessives et irréalistes ; elle croit que le Parquet européen ouvrira dès le premier jour un large front contre toutes les pratiques de corruption dans notre pays. Or, premièrement, les compétences de l'EPPO sont relativement limitées, et, deuxièmement, les résultats de son activité sont directement tributaires du travail effectué par les procureurs bulgares délégués par l'instance.»
Attention aux instrumentalisations
Kövesi devra veiller à ce que les délégués se montrent impartiaux, commente Troud :
«Kövesi, dont le parcours en Roumanie a été controversé, devra être consciente du fait que le Parquet européen, s'il veut exercer une pression sur les Etats membres, les politiques ou des personnalités, ne devra en aucun cas se laisser instrumentaliser. ... En tant que véritable garante des lois, la cheffe du Parquet européen devra veiller à ce que les procureurs délégués issus des 22 Etats membres participants s'intéressent uniquement aux éléments qui figurent dans les dossiers.»