Pologne : le retour de Tusk peut-il booster l'opposition ?
Après s'être consacré à la politique européenne pendant plusieurs années, l'ex-président du Conseil européen Donald Tusk fait son retour dans l'arène politique polonaise : le PO (libéral-conservateur) l'a élu président par intérim samedi. Dans le même temps, le PiS (national-conservateur) a confirmé Jarosław Kaczyński à sa tête. Si les législatives sont fixées à 2023 en Pologne, la possibilité d'élections anticipées est évoquée aujourd'hui dans le pays.
Un renfort pour l'opposition
Gazeta Wyborcza s'en réjouit :
«Le retour de Tusk offre de nouvelles perspectives à l'opposition démocratique. Sa présence quotidienne dans l'arène politique polonaise peut s'avérer avantageuse à plusieurs niveaux. Son talent de négociateur sera vital avant les élections, mais aussi à leur issue, lorsqu'il faudra reconstruire l'Etat. Les expériences et les contacts de l'ex-Premier ministre et politique européen constituent un capital précieux pour l'ensemble du camp anti-PiS.»
Des partis immatures
Pour Rzeczpospolita, le comeback de Tusk révèle les faiblesses des partis polonais :
«Le PO et le PiS sont immatures et ne sont visiblement pas en mesure de tenir la distance. Dans les démocraties matures, les partis sont des plateformes idéologiques : le Parti républicain et le Parti démocrate aux Etats-Unis, la CDU/CSU et le SPD en Allemagne, le Parti travailliste et le Parti conservateur au Royaume-Uni. Or dans notre pays, une fois que Kaczyński et Tusk auront définitivement quitté la scène politique, il ne restera que des logos de parti sans contenu, derrière lesquels personne ne voudra se rassembler.»