Autriche : l'ex-vice chancelier condamné pour corruption
L'ex-vice-chancelier autrichien Heinz-Christian Strache a été condamné à quinze mois de prison avec sursis pour corruption. L'ex-leader du parti d'extrême-droite FPÖ aurait influé sur une loi au profit d'une clinique privée en contrepartie de dons à son parti et de vacances gratuites. C'est dans le cadre de l'affaire Ibiza que ce scandale de corruption s'était fait jour. Strache a fait savoir qu'il irait en appel.
La justice prend les choses en main
La justice change la donne dans la politique autrichienne, lit-on dans Wiener Zeitung :
«Ce jugement nous indique non seulement que le ministère public ne laisse rien passer aux élus de la république et aux poids-lourds de la politique, de la société et de l'économie, mais aussi que les tribunaux ont tendance à suivre leur argumentation. Ainsi, le nouveau style imposé à la politique émane des tribunaux, et non de la classe politique, dont les promesses, une fois de plus, n'ont été que du vent.»
Une corruption omniprésente
Der Standard craint que les ententes tacites et les accords secrets ne soient bien plus répandus qu'on ne le soupçonne :
«Toutes ces enquêtes et toutes les conclusions des commissions créent l'impression qu'en Autriche, le gouvernement louvoie en permanence le long d'une ligne rouge. Les moins dégourdis se font pincer, les plus malins franchissent le ligne d'arrivée sans se faire prendre. ... Il y a encore beaucoup à faire pour éradiquer la corruption au sein de l'Etat, peut-être bien plus qu'on ne le pensait. Si on attend depuis si longtemps la Loi sur la liberté de l'information [sur l'accès aux informations officielles, pour une plus grande transparence de l'action de l'Etat], c'est parce que les différents échelons - municipalité, région et Etat - veulent chacun continuer de faire leur petite cuisine sans être dérangés. Ce verdict n'est pas le seul à montrer qu'il n'y a pas d’alternative à la lutte anticorruption.»