Confiner les non-vaccinés ?
Dans toute l'Europe, la couverture vaccinale contre le coronavirus stagne - et l'on constate une corrélation entre la faiblesse de cette couverture et une hausse alarmante du nombre d'infection et de décès liés à la quatrième vague. Un constat qui pousse l'Autriche à envisager des mesures drastiques : au-delà d'un seuil de 600 patients Covid en réanimation, les non-vaccinés seront confinés. En Roumanie, qui connaît une saturation de ses hôpitaux, ce type de mesure existe déjà.
Le message est clair
Le Kurier préconise explicitement le confinement pour les non-vaccinés :
«On passerait d'un confinement général à une mise en garde des non-vaccinés, qui pourraient dorénavant être soumis à un confinement en cas de hausse sensible du nombre de patients devant recevoir des soins intensifs. En été, on n'avait pas encore osé annoncer de telles mesures. ... Il semble que l'on ait maintenant pris conscience du fait qu'on ne peut pas stopper la pandémie à coup de demi-mesures. Le virus est tout simplement plus rapide, comme le prouvent d'ailleurs l'augmentation rapide du nombre de contaminations. La vie, du moins celle des personnes non-vaccinées, n'en devient que plus compliquée. ... Le message est clair. Plus clair que les règles confuses du protocole sanitaire et de son application au cas par cas.»
Les menaces ne suffisent pas
Les règles ne servent à quelque chose que si elles sont applicables, estime pour sa part le Wiener Zeitung :
«Pour l'instant, l'espoir prévaut - 'on n'en arrivera tout de même pas là', nous disons-nous. Le scénario de la menace est censé inciter le plus grand nombre de personnes possible à se faire vacciner... Le revers de la médaille avec les mesures symboliques, c'est que des règles, inapplicables, véritables effets d'annonce purement politiques, peuvent - à long terme - nuire à la confiance dans l'État de droit. ... Si la politique veut généraliser la condition 'vacciné ou immunisé', elle pourrait l'adopter là où il existe déjà des contrôles efficaces, comme à l'entrée d'événements de masse. ... Ce serait certes une restriction nettement plus soft qu'un confinement des personnes non vaccinées, mais elle aurait au moins l'avantage d'être applicable.»
A quand l'état d'urgence en Roumanie ?
Des mesures de protection plus strictes sont à nouveau en vigueur en Roumanie à compter d'aujourd'hui : ainsi, outre l'interdiction de tout rassemblement festif et la règle des trois restrictions sanitaires [test négatif, certificat de vaccination ou d'immunisation] pour accéder aux magasins et services, les couvre-feux nocturnes pour les personnes non vaccinées s'appliquent également. Pour le service roumain de Deutsche Welle, tout cela reste insuffisant :
«Le vaccin contre le coronavirus est le seul rempart efficace contre la vague pandémique 'très agressive', a déclaré le chef de l'État [Klaus Iohannis, mercredi dernier], ajoutant que le parlement devait adopter d'urgence des règlements visant 'à restreindre rapidement la mobilité et les interactions humaines'. ... Malgré toutes ces mesures, vous n'y échapperez pas, Monsieur le Président : vous devrez à nouveau déclarer l'état d'urgence pour mettre fin à cette vague. ... Alors que les sirènes des ambulances annoncent la mort, nous devrions dès aujourd'hui être en état d'urgence, et pas seulement en état d'alerte.»