La BCE maintient son taux directeur à zéro
En dépit de l'inflation élevée, la BCE a décidé de maintenir le taux directeur à zéro. Sa présidente, Christine Lagarde, assure que le phénomène est temporaire et résulte essentiellement de la hausse des prix de l'énergie. La BCE veut attendre décembre pour décider d'arrêter ou non son programme de rachat de dettes. Les chroniqueurs se demandent combien de temps encore elle pourra poursuivre sa politique monétaire expansionniste.
Des choix qu'il faudra justifier
La BCE bafoue ses propres règles, critique Cicero :
«'L'objectif premier de la BCE consiste à garantir la stabilité des prix'. C'est écrit noir sur blanc dans les statuts de l'institution. … Si les taux d'inflation devaient continuer à rester élevés voire à augmenter dans la zone euro, la BCE sera bientôt contrainte de donner des explications. Car la grogne populaire, et donc la pression politique, se font de plus en plus vives ; en Allemagne, ou la peur de l'inflation reste considérable pour des raisons historiques, mais aussi dans les autres pays de l'Union. Par ailleurs, il est de plus en plus évident que la BCE s'est depuis longtemps fixé un autre 'objectif premier', à savoir stabiliser les Etats surendettés de la zone euro - au détriment de la stabilité des prix.»
La peste ou le choléra
Les dirigeants de la BCE seront amenés à prendre une décision délicate, juge Die Presse :
«Laisser l'inflation s'aggraver ou bien risquer une énorme crise de la dette dans des pays comme l'Italie et l'Espagne. ... Les taux zéro et les achats massifs de titres ont en effet totalement nivelé les différences d'évaluation quant à la notation financière des bons et mauvais emprunteurs. Les taux obligataires ne reflètent plus le risque lié aux emprunts effectués par tel ou tel Etat. Si cette intervention massive de la BCE devait prendre fin, les taux referaient leur apparition sur les marchés tôt ou tard. ... Si la BCE doit choisir entre sauver les finances publiques ou bien sauver le patrimoine des citoyens, il optera probablement pour les premières.»