Bulgarie : des négociations de coalition pour aller de l'avant ?
Après sa victoire surprenante aux législatives bulgares il y a deux semaines, le parti "Continuons le changement" tente désormais de trouver des partenaires de coalition dans un paysage politique morcelé. Quatre des six partis représentés au Parlement se sont dits prêts à négocier. La presse nationale oscille entre espoir et résignation.
C'est donc possible
Les discussions entre les potentiels partenaires de coalition, qui étaient retransmises en direct sur Internet, se sont avérées étonnamment constructives par rapport à ce qu'on a l'habitude de voir en Bulgarie, se réjouit Douma :
«Les politiques commencent à montrer qu'ils sont en mesure de trouver un consensus sur les questions les plus importantes, d'analyser rationnellement les thèses des autres partis, de les accepter et d'œuvrer pour le bien commun. Récemment encore, tout cela était impossible. Pendant douze ans, nous avons vécu sous une dictature selon le mot d'ordre 'La loi, c'est moi'. Aux élections de novembre, les Bulgares ont fait clairement comprendre que les choses ne pouvaient continuer ainsi. La posture affichée par les quatre partis dans les négociations de coalition jusqu'à maintenant montre qu'ils l'ont compris.»
D'abord faire place nette
Sega craint que les vainqueurs des élections n'aient placé la barre trop haut :
«Petkov et Vassilev aiment citer l'exemple de l'Allemagne, mais la situation est tout autre en Bulgarie. Un politique qui arrive au pouvoir en Allemagne se retrouve à gérer un pays riche et organisé, disposant de règles et d'institutions viables. Dans notre pays, les nouveaux dirigeants héritent du legs du GERB [parti de Boïko Borissov] et du bras long du DPS [parti de la minorité turque]. Avant de pouvoir commencer à diriger et à réformer, ils devront d'abord faire place nette - et apprendre.»