Grèce : SYRIZA dépose une motion de censure contre Mitsotakis
Dans le contexte de la gestion désastreuse des fortes chutes de neige en début de semaine, la première formation d'opposition de gauche, Syriza, a déposé au parlement grec un vote de défiance contre le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis. Il faudrait 151 voix pour renverser le gouvernement. Or le parti au pouvoir Nea Dimokratia détient 158 des 300 sièges parlementaires. Que penser de cette initiative ?
Le gouvernement doit répondre de ses actes
La motion de censure est un instrument politique important, écrit Avgi :
«Non pas qu'on s'attende à un renversement de la majorité parlementaire actuelle. Aucun gouvernement au monde ne renonce au pouvoir simplement parce que l'opposition le lui a demandé, quelle que soit la médiocrité de son bilan. C'est une procédure importante puisque le gouvernement devra s'engager dans un débat poussé pendant trois jours. Il devra présenter ses excuses. Il sera appelé à fournir des réponses, pour autant qu'il en trouve ou qu'il en invente, pour justifier ses actions. ... Les citoyens seront spectateurs et juges. Ces trois jours ne seront pas une promenade de santé pour le gouvernement.»
L'occasion de brillantes joutes rhétoriques
Protagon estime de son côté que cette motion est un tremplin pour le gouvernement :
«En fait, Mitsotakis a probablement dû sabrer le champagne jeudi après-midi. ... Alexis Tsipras soumet ce vote de défiance au moment où le gouvernement est peut-être le plus sous pression depuis sa victoire électorale en 2019 en raison de sa mauvaise gestion de l'épisode neigeux. Bien loin donc de se laisser abattre par l'opposition et de la laisser mettre en pièce son gouvernement, le Premier ministre se voit offrir une occasion en or d'unir toutes ses forces pour prendre la tête d'un débat parlementaire sans substance et probablement sans public, si ce n'est le parterre de députés. En somme, le Premier ministre aurait des raisons de remercier le leader de l'opposition.»