Espagne : le parti d'extrême droite Vox poursuit son essor
Lors des élections régionales anticipées dans la province espagnole de Castille-et-León, le parti d'extrême droite Vox a fortement progressé. Arrivé en troisième position derrière le Partido Popular (PP, droite) et les socialistes du PSOE, il comptera désormais 13 députés au Parlement régional, contre un auparavant. La presse du pays se demande si la droite et l'extrême droite forgeront une alliance.
Que faire de Vox ?
La participation de Vox au gouvernement de Castille-et-León pourrait enrayer l'essor du parti, estime Jordi Juan, rédacteur en chef de La Vanguardia :
«Ceux qui préconisent la mise en place d'un cordon sanitaire autour du parti rappellent qu'il s'agit d'une pratique répandue en Europe, notamment en France avec le RN ou en Allemagne avec l'AfD. ... A l'inverse, l'Italie n'a pas d'états d'âme à gouverner avec la Ligue de Matteo Salvini, et en Autriche, Sebastian Kurz s'était fait élire avec l'appui du FPÖ. Que cela nous plaise ou non, Vox est aujourd'hui un acteur politique qui récolte des milliers de voix. Sa marginalisation, loin de le contenir, n'a fait qu'amplifier sa base électorale. En le laissant gouverner, on verrait en revanche sa véritable action sur le terrain, au-delà des grands discours.»
La balle est dans le camp des socialistes
La Razón estime que le PSOE aurait la possibilité d'empêcher une participation de l'extrême droite au gouvernement régional :
«Vox a franchi une nouvelle étape pour devenir un moteur de la droite espagnole. ... Il reste bien entendu à l'appréciation de chacun de continuer à percevoir Vox comme une menace pour la démocratie, la Constitution et la cohésion du pays. Mais si l'on croit vraiment que ce jeune parti représente un péril aussi grave, il est difficile de comprendre pourquoi le PSOE ne tend pas la main au PP pour sauver l'Espagne et le peuple espagnol du désastre.»