La Russie unie sous la férule de Poutine
L'un des objectifs des lourdes sanctions prises contre la Russie consiste à renforcer l'opposition au président Poutine en Russie et à diviser son entourage direct, du moins partiellement. La presse évalue dans quelle mesure cet objectif a été atteint.
Poutine peut compter sur sa garde rapprochée
Les élites politiques russes resserrent les rangs autour de leur président, observe Phileleftheros :
«Même ceux qui avaient des réserves n'osent pas les exprimer ouvertement. Le consensus qui en résulte au sein de l'équipe dirigeante russe renforce Poutine car il réduit à néant tout espoir que le maître du Kremlin soit renversé par son entourage direct. Le président russe a érigé autour de lui un redoutable rempart, garant de soutien, étayé par un mélange de peur, de soumission et d'intéressement. Dans les élites russes, personne n'est prêt à risquer sa position ou son patrimoine et à se retourner contre Poutine. Si de légers doutes ont pu planer un temps à ce sujet, ils se sont entièrement dissipés aujourd'hui. En Russie, l'impulsion d'un changement politique ne viendra pas de l'entourage de Poutine.»
Tolérance zéro pour les opinions divergentes
Tygodnik Powszechny s'alarme de la répression croissante de toute forme d'opposition en Russie :
«En temps de paix, les nouvelles de la condamnation d'Alexeï Navalny dans un nouveau procès monté de toutes pièces, ou encore celle du rejet de l'appel lancé par l'association Memorial, implorant un report de sa dissolution, auraient fait les gros titres de la journée. La guerre leur a volé la vedette, sans pour autant amoindrir leur signification et leur importance. ... La moindre manifestation de mécontentement social, surtout concernant l'invasion de l'Ukraine, entraîne des poursuites. Les premières procédures pénales engagées pour diffusion de 'fausses informations' sur les activités de l'armée russe sont déjà en cours d'instruction.»