Slovaquie : l'ex-Premier ministre Robert Fico devant la justice
Le Parquet slovaque a ouvert une enquête contre Robert Fico, qui a effectué trois mandats de Premier ministre, ainsi que Robert Kaliňák, qui a longtemps été son ministre de l'Intérieur, pour association criminelle et fraude fiscale. Si Kaliňák a été arrêté, Fico, au titre de leader d'opposition, bénéficie pour l'instant de l'immunité parlementaire. Les chroniqueurs se penchent sur cette affaire.
Il faut des preuves solides
La justice ne peut se permettre aucune erreur, fait valoir Denník N :
«Fico et Kaliňák sont l'incarnation de la corruption, du vol et de la spoliation systématique de l'Etat. ... Les personnes qui ne sont pas aveugles savent depuis des années dans quel système elles vivent. Nous voilà cependant arrivés à un point où l'Etat doit le prouver. La conscience collective est une chose, la condamnation en est une autre. Il nous faut donc avoir confiance que la police et le Parquet sachent ce qu'ils font. Qu'ils disposent de suffisamment de preuves pour prendre des mesures aussi sérieuses. L'ex-Premier ministre et l'ex-ministre de l'Intérieur ne sont pas des criminels habituels. Une défaillance de l'Etat peut entraîner une grande catastrophe.»
Une affaire explosive
Ce procès fera grand bruit, assure Lidové noviny :
«La réaction de l'ex-Premier ministre était prévisible. Il a qualifié tout cela de tentative politiquement motivée visant à le liquider lui, figure de proue de l'opposition slovaque. Il y a fort à parier que ses partisans se mobilisent pour préparer une vaste campagne sur les réseaux sociaux, dans le but de le présenter comme un politique persécuté pour ses opinions. Il serait très surprenant que cette campagne ne lui apporte pas un certain soutien public.»