Bulgarie : éclatement de la coalition gouvernementale
En Bulgarie, rien ne va plus au sein de la coalition gouvernementale : le parti populiste ITN, fondé par le chanteur pop Slavi Trifonov, a fait savoir qu'il quittait la coalition quadripartite, suite à quoi le chef de gouvernement Kiril Petkov a proposé la formation d'un gouvernement minoritaire. A l'origine de la discorde, les velléités de rapprochement avec la Macédoine du Nord exprimées par Petkov. La solution à cette crise passe-t-elle par des élections anticipées ?
Retour à l'immobilisme de la corruption
Trifonov fait régresser le pays, vitupère Fakti.bg :
«Dans le contexte géopolitique actuel, qui entraînera des crises énergétique, financière et autres, les agissements de Trifonov desservent les intérêts de la Bulgarie. Il est certain que les partis novices au pouvoir ont enchaîné les erreurs ces derniers mois, mais la volte-face de Slavi Trifonov livre le pays aux oligarques et le fait retomber dans un statu quo que nous combattons depuis plus de douze ans.»
Gouvernement minoritaire : une solution provisoire
L'instauration d'un gouvernement minoritaire ne ferait qu'aggraver la situation, juge 24 Chasa :
«Cela ne ferait que déplacer vers l'hémicycle les querelles qui divisent la coalition gouvernementale. On peut gager que les discussions au Parlement n'en seront que plus difficiles, les marchandages plus intransigeants, les exigences plus péremptoires et les intrigues plus sournoises. Vu le nombre de désaccords entre les partis représentés au Parlement, force est de constater qu'un gouvernement minoritaire ne peut être qu'une solution provisoire dans l'attente d'élections anticipées.»
Vers un renforcement de l'influence russe ?
Ce sont les populistes pro-russes qui tireraient le plus parti d'un scrutin anticipé, prévient Kapital :
«Des élections anticipées constitueraient à première vue le moyen le plus simple de sortir de la crise. Elles accoucheraient néanmoins d'un Parlement lui aussi fortement fragmenté, à une différence essentielle près : l'ITN pourrait échouer à entrer au Parlement, tandis que le parti national-populiste Renaissance et le nouveau parti [pro-russe] de [l'ex-ministre de la Défense] Stefan Ianev pourraient affecter les résultats des autres formations. Politiquement, cela signifie que l'influence russe dans le pays, ainsi que la propagande anti-occidentale, perçue comme un gage de 'patriotisme' et de neutralité, gagneraient en importance.»