Italie : Luigi Di Maio quitte le M5S
En raison d'une querelle interne portant sur les livraisons d'armes à l'Ukraine, le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, a quitté le M5S et entend former un nouveau groupe au Parlement avec 60 députés. Il soutient la ligne du Premier ministre, Mario Draghi, tandis que le chef de file du parti, Giuseppe Conte, est opposé aux livraisons d'armes. Le M5S était jusque-là la première force au Parlement. Faut-il y voir la fin du parti, voire celle de la fragile coalition gouvernementale ?
La fin de la révolution
Corriere della Sera se demande si le M5S s'en relèvera :
«Le parti de la majorité relative n'existe plus : il s'est scindé, a perdu son ministre des Affaires étrangères (qui crée son propre groupe) et connaît les derniers soubresauts d'une crise qui dure déjà depuis un certain temps et dont les effets viennent de se faire ressentir lors des récentes élections municipales. Di Maio, le 'leader politique' d'une époque plus heureuse, où les voix abondaient, est désormais un épouvantail. La révolution M5S, qui avait commencé il y a neuf ans dans les urnes, pourrait avoir pris fin hier au Parlement.»
Le sang froid de Draghi
Draghi ne s'est pas laissé démonter, se réjouit La Stampa :
«Que se serait-il passé si, à l'issue de ces deux jours chaotiques qui ont entraîné le départ de Di Maio et de quasiment un tiers des députés M5S, il n'y avait pas eu au moins un responsable politique qui garde son calme ? ... Ce responsable, c'est Draghi. ... Il ne s'est pas formalisé le moins du monde du spectacle plutôt médiocre donné par le dirigeant du M5S, lequel a d'abord remis en question la politique d'aide militaire à l'Ukraine, que l'Italie suit de plein accord avec l'OTAN et l'Europe, avant de faire tout un grabuge pour contraindre le Premier ministre à se présenter au Parlement quasiment chaque semaine et avant de prendre la moindre décision.»