Italie : des municipales à valeur de baromètre pour 2023 ?
Dans environ 1 000 communes d'Italie, le premier tour des élections municipales a eu lieu dimanche. Dans l'optique des législatives de mai 2023, ce scrutin est l'occasion de prendre le pouls de l'opinion. Les grands gagnants de cette élection ont été le parti d'extrême droite Fratelli d'Italia et les socialistes du PD, ses grands perdants la Lega de Salvini et le M5S.
Les opposants à Draghi sanctionnés
Corriere della Sera y voit un résultat positif pour le gouvernement italien :
«Même s'il ne s'agit que d'élections municipales, où les citoyens cherchent avant tout de bons administrateurs, cette élection est un baromètre. Les forces politiques qui naviguent à vue, tirant un coup dans tel sens et un coup dans tel autre, comme la Lega de Matteo Salvini ou le M5S de Luigi Conte, se sont vus sérieusement redimensionnées. ... De plus, le fait est que les mouvements centristes en orbite autour de Draghi se sont imposés et que la résilience du centre-droit et du PD écarte les risques de difficultés pour la majorité gouvernementale. On pourrait dire que le seul vrai élément d'instabilité politique pourrait être une crise interne au sein de la Lega.»
Une alternative crédible à gauche du centre
Le PD doit transformer l'essai, écrit La Repubblica :
«Le parti mené par Enrico Letta s'impose comme l'unique infrastructure politique nationale au service d'une certaine idée de l'Italie - un socle sur lequel on peut construire un gouvernement politique formant une alternative à celle proposée par le centre-droit. Mais voici où le bât blesse : l'option que le PD a poursuivie jusqu'ici, prendre pour unique interlocuteur le mouvement M5S [passé sous les dix pour cent], ne suffira plus. ... Si l'on ne veut pas céder le pays aux souverainistes, aux amis de Poutine, aux forces anti-européennes, la seule stratégie viable ne peut être qu'une coalition qui tienne compte de toute la complexité et toute la pluralité du centre gauche.»