Fin du vaccin obligatoire en Autriche
Le gouvernement autrichien a décidé de lever l'obligation vaccinale anti-Covid, en vigueur depuis février. La loi et les sanctions qu'elle prévoyait n'ont toutefois jamais été appliquées. La vaccination doit-elle être laissée à l'appréciation de chacun ?
Un coup d'épée dans l'eau
Kleine Zeitung évoque l'effet polarisant de la loi :
«Au bout de six mois, cet instrument controversé a été définitivement jugé inapproprié. On aura mis du temps à le reconnaître, l'argument des mutations du virus ne convainc pas vraiment. ... La logique punitive n'a pas opéré. Monter les groupes les uns contre les autres - les gentils vaccinés contre les méchants récalcitrants - peut peut-être aider à gagner les élections. Mais cela n'aide sûrement pas à renforcer la solidarité et le sens de la communauté. Enterrer la vaccination obligatoire, c'est aussi reconnaître qu'elle n'a fait changer d'avis personne. Au contraire, elle a creusé les fossés qui existaient déjà dans la société.»
Un instrument utile pour la prochaine vague
Pour Der Standard, le moment d'abandonner la vaccination obligatoire n'aurait pu être plus mal choisi :
«On n'aurait pas dû toucher à cette loi. Pour cette même raison que le gouvernement a lui-même invoquée pendant des mois : il vaut mieux avoir une loi qui dort et que l'on peut réveiller au besoin que de devoir perdre des mois à en voter une nouvelle. ... L'obligation vaccinale aurait pu sauver des vies si elle avait été décidée en temps voulu et qu'elle avait été mise en application avec davantage de conviction. Mais le gouvernement l'a laissée s'étioler et devenir un instrument non-contondant, qui nous a fait perdre du temps, nous est revenue cher et a troublé la paix sociale. On pourrait presque se féliciter qu'elle soit enterrée - si seulement la prochaine vague ne nous attendait pas au tournant.»