L'UE scelle la fin des moteurs diesel et essence
Les véhicules neufs mis sur le marché dans l'UE à partir de 2035 ne pourront pas émettre de CO2. C'est ce qu'ont décidé les ministres de l'Environnement des Vingt-Sept. A la demande du parti libéral allemand FDP, membre de la coalition au pouvoir, une dérogation a toutefois été ménagée à l'interdiction stricte de tout moteur thermique initialement envisagée, pour autoriser les carburants dits sans impacts sur le climat. Une bonne décision ?
Le coup de frein de Berlin
Berliner Zeitung s'agace de ce que l'Allemagne ait bloqué une décision plus ambitieuse :
«La marche arrière a été enclenchée - car si l'on veut aller vers un avenir plus soucieux du climat, il faut que la politique et l'économie prennent acte du changement et prennent des mesures constructives au lieu de se figer dans une posture de déni. Cela nécessite un engagement clair et net, et non un 'oui mais' ou un 'peut-être'. Même la plupart des constructeurs automobiles ont compris depuis longtemps qu'il ne valait plus la peine d'investir dans les technologies diesel et essence. C'est pourquoi le signal émis par l'Allemagne est fatal. Il aurait fallu appuyer sur l'accélérateur, et non sur le frein.»
Des e-carburants extrêmement énergivores
Der Kurier déplore la mention dans le compromis final des carburants soi-disant neutres pour le climat :
«Les e-carburants sont fabriqués à partir d'hydrogène vert ou de végétaux (alors que nous sommes en pleine crise alimentaire mondiale !). Pour l'heure, cette technologie est encore de l'ordre de l'utopie. ... Reste à savoir d'où peuvent venir les quantités gigantesques de courant vert que cela requiert. Car les e-carburants sont extrêmement gourmands en énergie.»
L'UE devrait appuyer ses décisions sur des faits
Le journal économique Les Echos y voit des décisions qui ne sont pas en phase avec les réalités :
«On aimerait que les décisions prises à Bruxelles s'appuient systématiquement sur des faits et des chiffres, plus que sur des intentions et des visions idéologiques souvent caricaturales. ... On peut ainsi défendre les mérites de la voiture électrique mais on aurait aimé savoir si un basculement massif d'ici à 2035 est tenable. Aurons-nous les matières premières et les bornes de recharge ? A-t-on regardé dans quelles conditions sont produites les batteries ? … Sans même parler de l'impact social et économique de décisions que nous imposons à nos producteurs mais qui n'impactent pas leurs concurrents internationaux.»