Qui a espionné l'opposition grecque ?
Panagiotis Kontoleon, chef du service de renseignement grec EYP, a donné sa démission suite au scandale d'écoutes téléphoniques visant le politique d'opposition et député européen, Nikos Androulakis. L'intéressé avait porté plainte après la découverte par les services de cybersécurité du Parlement européen de la présence sur son téléphone portable du logiciel espion Predator. La presse nationale reflète la pression qui pèse à présent sur le Premier ministre, Kyriakos Mitsotaki.
Mitsotakis doit démissionner
Efimerida ton Syntakton estime que la responsabilité du chef du gouvernement est engagée :
«Depuis l'été 2019, les services secrets sont directement subordonnés au Premier ministre. Il est donc impossible que Panagiotis Kontoleon, qui dirigeait ce service jusque-là, n'ait pas informé son supérieur hiérarchique direct. Même si on les acceptait, les explications du Premier ministre grec seraient dangereuses : si Mitsotakis ignorait les activités de ce service de renseignement pourtant si cruciales pour la sécurité nationale, il a laissé un Etat parallèle fonctionner au sein de l'Etat sous son mandat. La seule issue pour le pays et pour la démocratie est de convoquer sans tarder des élections anticipées. Il ne vous reste qu'à démissionner, Monsieur Mitsotakis, car le mal est fait.»
Instabilité en perspective
Protagon.gr rappelle que ce ne serait pas la première crise à laquelle Mitsotakis survivrait :
«La vie politique entrera dans une phase de déstabilisation susceptible d'avoir des conséquences dramatiques si absolument toute la lumière n'était pas faite sur cette affaire de mise sur écoute. Pendant trois ans, le Premier ministre a survécu sans égratignures aux crises successives parce qu'il a toujours su faire meilleure figure que ses adversaires politiques. Sur un dossier extrêmement délicat, il doit à nouveau fournir la preuve de sa supériorité. L'opposition ne manquera pas de tirer le meilleur parti du scandale à des fins électorales.»