La Hongrie durcit les conditions d'accès à l'IVG
En Hongrie, l'IVG est désormais soumise à une nouvelle condition : pour pouvoir solliciter une IVG, les femmes enceintes doivent préalablement prendre un rendez-vous chez le gynécologue à seule fin d'écouter les battements de cœur de l'embryon, et ce pour "qu'elles prennent pleinement conscience de la présence des fonctions vitales de l'embryon". Réactions très contrastées dans la presse magyare.
Un chantage émotionnel
Népszava juge la nouvelle réglementation aussi humiliante que sournoise :
«Faire de cet examen un passage obligé avant d'engager un processus d'avortement est un chantage émotionnel extrêmement dégradant, mais aussi une pseudo-mesure irrationnelle. ... Car une expérience créant un lien avec le fœtus ne change rien à la situation de désarroi qui a amené la femme à envisager la possibilité d'une IVG. Le seul et unique but poursuivi par le docteur Pintér [ministre de l'Intérieur] est de rendre plus pénible possible la prise de décision, dans le but ultime de restaurer une emprise durable de l'Etat sur le corps de la femme.»
Une excellente initiative
Pour le journal pro-Fidesz Magyar Nemzet, ce décret est une réussite :
«Le décret sur les battements du cœur est une petite victoire des protecteurs de la vie face au culte de la mort. Il entretient une faible lueur d'espoir que les battements du cœur puissent déclencher une prise de conscience chez la femme. ... Dorénavant, tous les protecteurs de la vie ont de bonnes raisons d'espérer que le nombre des fœticides va continuer de baisser.»