Espagne : vers un déblocage de l'appareil judiciaire ?
La crise du système judiciaire s'éternise en Espagne. Les grands partis ne parvenant pas à se mettre d'accord sur le renouvellement des membres du Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ), plusieurs postes importants de magistrats sont vacants. Le président de la CGPJ et de la Cour suprême, Carlos Lesmes, vient de démissionner, ouvrant la voie à des négociations entre le Premier ministre socialiste, Pedro Sánchez, et le chef de l'opposition conservatrice, Alberto Núñez Feijoo.
La perspective d'une solution
Mieux vaut tard que jamais, souligne El Periódico de Catalunya :
«Cette démission, longtemps annoncée et désormais réalité, semble enfin contraindre le chef du gouvernement et le président du PP à renouveler le conseil de la magistrature, dont le mandat a pris fin il y a trois ans et dix mois. Leur incapacité à le faire jusque-là - en raison notamment des blocages permanents du PP - a entraîné l'effondrement du système judiciaire, une crise institutionnelle sans précédent et a nui à l'image de l'Espagne dans l'UE. ... Si la rencontre lève enfin ce blocage, il faudra remercier Lesmes pour sa démission, en se demandant tout de mêne pourquoi il ne l'a pas fait plutôt.»
Une simple mise en scène ?
El País fait part d'un optimisme prudent :
«Il faut espérer que la rencontre entre Sánchez et Feijóo ne débouchera pas à nouveau sur une absence frustrante de réponses à un problème constitutionnel très sérieux. Le PP ne peut continuer à disposer éternellement d'une majorité conservatrice au Conseil général du pouvoir judiciaire et à la Cour suprême. Ceci est contraire aux intérêts des citoyens, génère des postes vacants dans les tribunaux et s'avère anticonstitutionnel. Dans les prochaines heures et les prochains jours - la crise ne tolère aucun délai supplémentaire - nous verrons si le sens des responsabilités s'impose ou bien s'il ne s'agit, une fois de plus, que de la mise en scène de bonnes intentions.»