Suisse : la rente de veuf jugée discriminatoire
Suite à un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme, la Suisse doit réformer sa législation sur la rente de veuf. La Confédération octroie actuellement aux veuves une rente de survivant illimitée dans le temps. Les veufs quant à eux ne perçoivent une indemnité que tant que leurs enfants n'ont pas atteint la majorité. Un veuf suisse a porté plainte contre cette législation. Faut-il augmenter la rente pour les hommes ou la baisser pour les femmes ?
La solution est évidente
Pour Tages-Anzeiger, il faut établir un lien entre les rentes et la formation des enfants :
«La Suisse est discriminatoire envers les hommes. C'est ce qu'établit un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme en dernière instance. ... Pour remédier à ce problème, il existe une solution simple : verser aux veuves et veufs une rente de survivants tant que les enfants étudient ou sont en formation. Dans d'autres cas, on pourrait prévoir une rente à durée limitée qui serait octroyée jusqu'à ce que le ou la survivant(e) soit en mesure d'adapter son activité professionnelle à la nouvelle situation.»
Un système qui a fait son temps
Le quotidien Neue Zürcher Zeitung plaide également pour des restrictions :
«Depuis des années, voire des dizaines d'années, le Conseil fédéral [gouvernement] et le Parlement tentent de limiter les droits des veuves et de trouver une solution en phase avec notre époque. Mais dès que les choses se concrétisent, on jette l'éponge. Car s'en prendre aux veuves est une entreprise politique périlleuse avec laquelle on ne va pas se couvrir de gloire. ... Pourtant, continuer à verser une rente de survivant à vie à une personne veuve sur la seule base de son état civil n'est plus raisonnable à l'heure actuelle, cela vaut pour les hommes comme pour les femmes. C'est d'autant plus vrai pour les veuves sans enfants : n'est-on pas en droit de s'attendre à ce qu'elles subviennent elles-mêmes à leurs besoins ?»