Bilan de la visite en Chine du chancelier allemand
Le chancelier allemand Olaf Scholz est revenu de sa visite controversée en République populaire de Chine. S'il a appelé le chef d'Etat Xi Jinping à prendre position contre un recours aux armes nucléaires 'en Eurasie', sa mention des violations des droits de l'homme visant la minorité ouïgoure est restée très évasive. Les éditorialistes dressent un bilan mitigé de la rencontre.
Une petite réussite
Pour le quotidien Badische Zeitung, le voyage du chancelier s'est avéré judicieux :
«Scholz a profité de l'occasion pour dire clairement que la Chine doit user de son influence sur la Russie. Dans le contexte de la guerre d'invasion en Ukraine, le fait que les dirigeants chinois aient exprimé de façon plus claire qu'à l'habitude leurs inquiétudes dans ce conflit, n'est certes qu'un petit pas. Mais même les petits pas comptent pour priver le président russe Vladimir Poutine de soutien, si possible partout dans le monde. Il est essentiel de continuer à inciter la Chine à s'engager en faveur de la paix, d'une meilleure protection du climat et d'un commerce équitable.»
Quid du 'changement d'époque' ?
Ce déplacement illustre l'obsolescence de l'économie allemande et de la politique d'Olaf Scholz, écrit le journaliste Wolfgang Münchau dans El País :
«Le modèle économique allemand se base tout entier sur une énergie bon marché et sur les exportations de machines et d'installations industrielles dans des pays comme la Chine. Ce modèle a atteint ses limites. L'Allemagne va devoir se diversifier et aller dans une direction largement inconnue de Scholz et de ses amis de l'industrie. ... Ce qui m'inquiète le plus, c'est que l'Allemagne reste figée dans l'ancien monde et qu'elle entraîne le reste de l'Europe avec elle. A mon sens, Scholz est une figure de transition, arrivé au pouvoir par accident. ... Le vrai 'changement d'époque' n'a pas encore eu lieu.»