Réforme des retraites et contestation : où va la France ?
La mobilisation se poursuit en France contre la réforme controversée des retraites. Dans un entretien télévisé, le président Macron a justifié le recours à l'article 49.3 pour contourner le vote du Parlement : qualifiant la réforme de "nécessité pour le pays", il a affirmé prendre le risque d'être impopulaire. La presse s'interroge sur les raisons du clivage actuel et sur la suite des évènements.
Les marchés pourraient avoir raison de Macron
The Spectator estime tout à fait possible que Macron soit finalement obligé de rétropédaler aux vues des répercussions que les manifestations risquent d'avoir sur l'économie du pays :
«Macron en personne avait prévenu les Français que si son projet de loi sur les retraites n'était pas adopté, cela risquait d'effrayer les marchés. ... Le chef économiste du groupe Allianz, consulté par Le Monde, a accusé le président d'agiter un chiffon rouge devant un taureau. ... Alors que les troubles se poursuivent dans toute la France, que les ports et les raffineries sont bloqués, que les transports publics sont largement paralysés, le comble de l'ironie serait que l'ancien banquier d'affaires, autrefois salué comme un jeune prodige de la finance, soit contraint d'obéir aux ordres du marché et de faire machine arrière.»
Un système politique à rénover
La seule alternative à Macron, c'est la rue, écrit El Periódico de Catalunya :
«La contestation se poursuivra, car elle cristallise le mécontentement global d'une population qui a traversé une crise sanitaire lourde de conséquences, et confrontée aujourd'hui à une nouvelle crise, alors que les prix des biens de première nécessité augmentent et que l'inflation rogne les salaires. En France, on constate également que le fossé social se creuse entre les centres-villes, où règnent les fils de la bourgeoisie, et les banlieues. Se pose la question de savoir si une seule personne, le président, peut prendre toutes les décisions, ou s'il faut changer de modèle de république. Le Parlement n'ayant de fait aucun pouvoir aujourd'hui, la démocratie française laisse toute latitude au président. Dès lors, il ne reste que la rue.»
Macron se méprend quant à sa légitimité
Le président est le fossoyeur de la démocratie française, estime le chroniqueur Jean Quatremer dans Libération :
«Le principal argument d'Emmanuel Macron, pour justifier son entêtement, est que les Français l'ont élu pour ses propositions, ce qui est totalement faux. … Sa légitimité tient au refus des extrêmes, ce qui aurait dû le contraindre à rechercher un compromis acceptable par la société. En le refusant, persuadé d'avoir raison contre tous, il affaiblit davantage une démocratie française déjà fortement atteinte par l'épisode du Covid dont aucune leçon n'a été tirée. Emmanuel Macron qui prétendait la revivifier pourrait bien être son fossoyeur.»
Quid des critiques de Bruxelles ?
Interia se demande si l'UE n'applique pas deux poids deux mesures :
«Le système politique français est conçu de telle sorte que l'exécutif concentre tous les pouvoirs, au détriment du Parlement. … Les autorités européennes ne cessent de fustiger le modèle appliqué - de manière plutôt timide - par la droite polonaise. … Nous sommes donc tenus d'assurer la pleine transparence des délibérations relatives à l'élaboration des lois. Mais peut-on parler d'une transparence similaire dans le système français ? … Bien entendu, l'UE se réfère aux normes adoptées en 2016 par la Commission de Venise. Les systèmes des anciens membres de l'UE semblent être toutefois au-dessus de tout soupçon, tandis que ceux des nouveaux membres semblent être intrinsèquement suspicieux, surtout lorsque sont au pouvoir des partis en désaccord avec les eurocrates.»
La population vieillit - les manifestations n'y changeront rien
Gazeta Wyborcza s'étonne de la colère des Français :
«L'ampleur des protestations est énorme, même pour la France où les manifestations rassemblant plus d'un million de personnes n'ont rien d'exceptionnel. Ce qui a de quoi surprendre, c'est la disproportion entre l'ampleur et la virulence des manifestations d'une part et la teneur des modifications apportées au système des retraites, qui n'a rien de dramatique. ... Le problème du vieillissement de la population et des tensions que cela fait peser sur le système des retraites n'est pas l'apanage de la France, il touche tous les pays, Pologne incluse. La réforme des retraites initiée par le gouvernement de Donald Tusk a été annulée par le gouvernement du PiS. Le problème n'ayant pas disparu comme par enchantement, tôt ou tard, il faudra bien réexaminer la question.»
Le signe d'une profonde fracture sociale qui traverse l'Europe
Sur le site d'Adevărul, Cristian Unteanu replace dans un contexte plus large les événements qui secouent la France :
«Il me semble que ce qui se passe actuellement en France est un signal d'alarme très sérieux, révélateur du mécontentement général de la population dans de nombreux pays européens (et ailleurs) quant au mode de gouvernance en temps de crise et à l'incapacité de la classe politique à apporter de vraies réponses. ... La population a de plus en plus de mal à accepter la paupérisation et l'émergence de fractures sociales, qui semblent ressurgir d'époques qu'on croyait révolues, où des sociétés pauvres étaient brutalement divisées entre une minorité richissime et le reste - la 'masse'.»
Une once de courage pourrait résoudre la crise
Le Conseil constitutionnel, auquel la réforme des retraites vient d'être soumise pour examen sous la pression de la gauche, peut apporter une solution, estime le sociologue Michel Offerlé dans Le Monde :
«La première, évidente, consiste à démanteler la loi article par article en chassant les cavaliers sociaux, c'est-à-dire toutes les mesures qui n'ont rien à faire dans un tel texte. La seconde option, plus complexe et plus courageuse, serait d'invalider le texte tout entier. Il y a de bonnes raisons juridiques qui ont été soulevées, notamment les multiples détournements de procédures qui ont fait d'une loi rectificative le véhicule de changements fondamentaux dans le système de retraites, occasionnant de multiples perturbations graves dans la vie de millions de citoyens.»
La balle est dans le camp de la gauche
Documento appelle de ses vœux des perspectives alternatives :
«Le centre politique, actuellement représenté par Macron, s'essouffle, créant un vide que la gauche politique est en train d'investir en partie. La balle est désormais dans le camp de la gauche et de son leader Jean-Luc Mélenchon. Il lui incombe de définir une proposition politique qui présente une alternative au modèle néolibéral de Macron. Une alternative qui devra tenir la route aux niveaux tant national qu'international et tenir compte des intérêts de Bruxelles et de Washington. Faute de quoi elle risque d'engendrer l'émergence d'un mouvement d'extrême droite, susceptible - comme l'a montré la récente victoire de Giorgia Meloni en Italie - de s'imposer dans l'arène politique.»
S'assurer le soutien du peuple silencieux
Le président se tourne vers ceux qui jugent que la contestation va trop loin, estime L'Opinion :
«[R]éagir à chaud n'est pas son fort, et se faire dicter la conduite par les événements est la hantise de tout gouvernant. Mais puisque la société de communication exigeait qu'il s'exprimât sans attendre, il devait s'exposer pour, a minima, défendre ses positions, confirmer la réforme et mettre de son côté ceux des Français qui s'alarment des violences de rue et du blocage des grévistes. C'est désormais ce peuple silencieux et inquiet son meilleur allié.»
Tous contre le président
Emmanuel Macron s'est montré égal à lui-même, juge Stefano Montefiori, correspondant de Corriere della Sera à Paris:
«Ses laudateurs saluent l'action d'un homme d'Etat courageux et responsable ; ses détracteurs, toujours plus nombreux, fustigent son entêtement et sa déconnexion des réalités. L'ancien banquier d'affaires a brièvement tenté de se mettre en phase avec le sentiment populaire, en dénonçant le 'cynisme de certaines grandes entreprises'. Cette formule semble être une réponse à l'accusation fondamentale faite par la mobilisation sociale ces derniers mois, à savoir que le poids de la réforme est toujours supporté par les mêmes, les citoyens moins aisés, alors qu'on ne touche pas aux profits records des grands groupes et aux salaires de plusieurs millions que s'octroient leurs patrons. ... A la télévision, Macron a fait du Macron, et cela a excédé ses adversaires.»
Le centre, ce grand absent
Le conflit autour de la réforme des retraites révèle un dilemme, écrit le conseiller politique Henrique Burnay dans Expresso :
«Le vandalisme dans les rues françaises et la réticence des Français à partir à la retraite à 64 ans seulement après 2030 sont le moindre des soucis d'Emmanuel Macron et de la France. Le problème majeur, pour lequel aucune solution évidente ne semble être en vue, est le vide politique au centre. ... Heureusement, la France ne doit pas voter ces prochains jours. Car si c'était le cas, le résultat pourrait être catastrophique. Quel que soit le vainqueur, le pays s'éloignera du consensus européen et du centre politique. En attendant, ces évènements peuvent et devraient servir de leçon aux autres membres de l'UE.»
Un gouvernement dans l'impasse ?
L'intervention d'Emmanuel Macron est loin d'avoir été productive, juge le quotidien Tagesspiegel :
«A la télévision, on a vu un président serein, plein d'entrain, avec un programme clair et qui ne compte se laisser arrêter ni par un Parlement peu disposé à la réforme, ni par des partenaires sociaux en colère. ... Il n'a fait part d'aucun regret, ni donné de signal verbal qui aurait pu incité ses adversaires à descendre des barricades qu'ils ont érigées. ... Son attitude ne fait qu'attiser le mécontentement qui s'exprime déjà depuis des années quant à la représentativité du système politique - ce dont il ne semble pas se soucier. Mais en procédant de la sorte, il risque de conduire son gouvernement dans l'impasse : une perspective qu'il ne devrait pourtant pas prendre à la légère.»
La vraie menace, ce sera lors des prochaines élections
Paul Ackermann, correspondant du quotidien Le Temps à Paris, met en garde :
«Le vrai danger ... ne se trouve pas dans les mobilisations des jours qui viennent. Il se trouve [dans l'année électorale] en 2027. Cette multipolarisation, cette dramatisation à l'extrême du débat par ceux qui surfent sur la violence et cet isolement du gouvernement mènent effectivement tout droit à un rabougrissement du camp de la raison et à un duel présidentiel catastrophique pour la France entre Jean-Luc Mélenchon, incarnation de la colère insurrectionnelle, et Marine Le Pen, incarnation de la colère de plus en plus 'notabilisée' et rassurante en apparence. Ou un affrontement entre leurs héritiers s'ils devaient ne pas se présenter. A trop regarder les poubelles qui brûlent, on risque d'oublier le vrai risque d'incendie. Peut-être même l'attise-t-on.»
Le grand réformateur perd la cote
Népszava apporte le commentaire suivant :
«Le président Macron a eu le courage de mettre en œuvre cette réforme pendant son second mandat. Plusieurs de ces prédécesseurs avaient tenté le coup avant lui, mais aucun n'avait finalement eu l'audace de faire des changements aussi conséquents. Macron veut laisser à la postérité l'image d'un grand réformateur, mais en rognant des années sur leur retraite, sacro-sainte dans les cœurs des Français, il pourrait finir comme un des présidents les plus impopulaires de l'histoire du pays.»
Qui sème le vent récolte un ouragan
Pour Evrensel, le fossé entre les citoyens et les gouvernants devient infranchissable :
«Les tendances autoritaristes révèlent un exécutif qui se détache du peuple, faisant fi avec mépris de son avis. Péchant par arrogance, il en oublie son rôle de représentant du peuple. Les violences policières ne font que renforcer cette impression. La police ne sème pas le vent mais la tempête, et risque de récolter un ouragan. On verra si l'arrogance, la répression et la violence auront le dernier mot ou si la résolution des manifestants l'emportera. ... En attendant, il n'est pas improbable que pour sauver sa peau, Macron sacrifie sa Première ministre, Elisabeth Borne.»
La rigidité attise la colère
Politiken n'entrevoit pas non plus d'accalmie :
«Macron avait été élu en 2017 sur la promesse de campagne de rassembler les Français. Or sous sa présidence, le pays est plus divisé qu'il ne l'a été depuis des décennies - et la vague de mécontentement qui déferle sur la France ces derniers jours est en grande partie l'expression de la colère de ne pas être entendus. La France aurait mérité mieux, mais actuellement, on peine à distinguer une sortie de crise. 'Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 262 variétés de fromages ?', un Charles de Gaulle frustré s'était-il exclamé il y a bien des années. Avec les méthodes brutales employées ces derniers jours, Emmanuel Macron ne facilite pas la tâche.»
Une victoire amère
L'heure n'est pas à la fête pour Macron, constate The Economist :
«Il s'agit vraisemblablement d'une victoire à la Pyrrhus pour Macron. Il est pour le moins malheureux que la réforme n'ait pas été adoptée via la procédure parlementaire habituelle. Cet épisode exacerbera l'image de dirigeant 'jupitérien' qui colle au président. Sa côte de popularité, qui était de 41 pour cent après sa réélection, s'établit à tout juste 28 pour cent aujourd'hui, selon l'institut de sondage IFOP. Il s'agit du pourcentage le plus bas depuis la révolte des gilets jaunes début 2019. Un soulèvement populaire similaire, en plus des troubles politiques, n'est du reste pas à exclure.»
Un amateurisme désastreux
Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont fait piètre figure, critique Libération :
«Ils auront depuis deux mois, en défendant mal un projet bâclé, fait la démonstration de leur amateurisme. Ils auront, comme rarement, affaibli un Parlement qui n'avait pas besoin de ça. Il était nécessaire de redorer son blason. Ils ont fait l'inverse. Le Président et la Première ministre auront aussi largement contribué à creuser un peu plus ce fossé qui éloigne, année après année, les citoyens de la politique. Ils auront fait, en passant, le lit du RN et plus globalement de cette mouvance complotiste d'extrême droite qui boit chaque crise politique comme du petit-lait.»
La réforme est logique, pas la contestation
Diário de Notícias ne comprend la mobilisation contre la réforme des retraites :
«De par de la hausse de l'espérance de vie, le relèvement de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ne relève que du bon sens. Mais socialement, la mesure ne passe pas. Les Français s'indignent de tout. Quitte à remettre en cause une nécessité : celle de garantir que les jeunes d'aujourd'hui puissent eux aussi bénéficier de l'Etat-providence à l'avenir. ... D'autant que la réponse des gouvernements pour apaiser leur population repose toujours sur la même solution intenable : contracter davantage de dettes publiques dans une Europe vieillissante et moins compétitive, qui menace de s'effondrer.»
Une forme de cohabitation avec la droite est nécessaire
L'Opinion appelle LR à revoir sa copie :
«La France est à droite, elle vote à droite et continue de glisser à droite. Ecole, santé, transformation écologique, immigration, lutte contre l'insécurité, reprise en main des déficits publics : sur tous ces dossiers, qui sont autant de défis au gouvernement, Emmanuel Macron porte à chaque fois qu'il l'exprime un regard de droite. … La situation [de LR] est désormais différente : profondément fracturé, le groupe n'en est plus un et son avenir est menacé. C'est eux-mêmes qu'ils doivent sauver. Or il leur reste une chance de peser : négocier un programme de gouvernement. Une sorte de cohabitation d'un nouveau type, basée davantage sur la co-construction que sur la confrontation.»
Paris n'est pas Budapest
Contrairement à ce que prétend la presse pro-gouvernementale hongroise, la France reste malgré tout bien plus démocratique que la Hongrie, estime le journaliste Szabolcs Szerető dans Magyar Hang :
«Macron a contourné le pouvoir législatif, ce qui rappelle l'exercice illibéral du pouvoir par Orbán en Hongrie. Mais même si le choix de Macron est indéniablement antidémocratique, il n'abroge pas la tradition française du respect du droit public. Par ailleurs, la réforme des retraites était un élément central du programme électoral de Macron. J'ignore qui du président ou de la contestation ressortira vainqueur de ce conflit, mais ce qui est certain, c'est que la société française est en mesure de faire valoir ses intérêts vis-à-vis des dirigeants.»
C'est la seule issue
The Times salue la détermination inébranlable d'Emmanuel Macron :
«Il est temps de prendre le taureau par les cornes. La France ne peut plus se permettre ses retraites de luxe. Si rien n'est fait, le système de retraite public pourrait accuser un déficit de 790 milliards de livres sterling [environ 900 milliards d'euros] d'ici 2050. Macron considère à juste titre la réforme des retraites comme essentielle, et pas uniquement pour sauver le système de pension. Tout comme la Grande-Bretagne, la France a besoin des cotisations de sa main d'œuvre senior, dans un pays où seulement 56 pour cent des 55-64 ans sont encore dans la vie active, contre 72 pour cent en Allemagne.»
Macron déstabilise la France
Le chef de l'Etat ne rend pas service au pays, estime le rédacteur en chef de Libération, Dov Alfon :
«Emmanuel Macron a cassé tous les œufs qu'il avait au frigo, mais n'a pas réussi à faire d'omelette. La liste donne le tournis : les mensonges éhontés dès la présentation de la réforme, les tractations secrètes pour la faire voter, les centaines d'amendements arbitrairement repoussés, ... le refus arrogant de rencontrer les syndicats, ... le mépris face à une des contestations populaires les plus importantes de l'histoire de la Ve République. … A venir : durcissement des protestations, rejet des institutions de la République et ouverture de la brèche populiste par laquelle l'extrême droite pourrait s'engouffrer. »
Le Pen peut se frotter les mains
Pour Tagesspiegel, avec sa politique, Macron va droit dans le mur :
«Jugée antisociale, la réforme fait l'objet du rejet massif de la population, avec manifestations sans précédent et grèves, et des syndicats unis comme ils l'ont rarement été. Et c'est précisément cette loi, controversée et détestée de tout un peuple, qui devrait être adoptée sans passer par le vote de l'Assemblée, parce que celui-ci ne dispose pas d'une majorité sûre ? La chose a de quoi ébranler sérieusement la confiance des Français dans la démocratie et les institutions. La seule à pouvoir se frotter les mains, c'est Marine Le Pen et son parti d'extrême droite. »
Un jeu risqué
La démarche de Macron est risquée à plusieurs titres, met en garde La Stampa :
«Premièrement, il est clair que la France ne traverse pas une crise financière similaire à celle que l'Italie a connue en 2011 lorsque le gouvernement Monti a adopté par décret la réforme des retraites. ... Invoquer une crise financière alors qu'on n'est pas vraiment en train de la subir, ne peut pas rendre acceptable une mesure impopulaire dans la population. Deuxièmement, Macron met sérieusement en jeu sa propre crédibilité, car le recours au 49.3 exige la force politique et la cohérence de ne pas rétropédaler par la suite.»
La France serait-elle vouée à l'immobilisme ?
Face aux vives protestations qui secouent la France sur la réforme des retraites, Le Figaro se dit inquiet pour l'avenir du pays :
«Est-il encore réformable ? Est-il voué à l'immobilisme dans un monde en perpétuel mouvement ? Cette réforme des retraites, rendue indispensable par l'évolution démographique, n'est pas la mer à boire ! Comparée à toutes celles que nos voisins ont mises en œuvre, elle est même très modérée. N'empêche, elle met la société sens dessus dessous, aiguillonnée par des syndicats dont certains ne rêvent que de 'mettre l'économie à genoux'. Jeudi, l'exécutif a employé la manière forte pour l'adoption de sa réforme, mais celle-ci a quand même le goût de l'échec.»