Affaire des documents classifiés : Trump aux abois ?
L'ex-président américain Donald Trump va bientôt se retrouver - de nouveau - sur le banc des accusés. Le tribunal fédéral de Miami l'accuse entre autres de détenir des informations hautement sensibles. Des photos prises à son domicile de Mar-a-Lago donnent à voir des cartons de documents gouvernementaux secrets, stockés dans une salle de bain, une salle de bal, un entrepôt, un bureau et une chambre à coucher. L'intéressé, qui clame son innocence, encourt une peine de dix ans de prison - voire plus.
Ce n'est pas une bagatelle
Les dernières accusations en date sont d'un autre calibre que les précédentes, analyse Neue Zürcher Zeitung :
«Cette procédure pèse clairement davantage sur la décision des électrices et des électeurs appelés à le réélire ou non à la Maison-Blanche. ... Même si une condamnation n'est pas pour demain, une majorité des Américaines et des Américains en ont assez du drame sans fin qui entoure sa personne. Il n'est pas si sûr que les tribunaux de New York, Miami et peut-être aussi Atlanta soient les coulisses idéales dans la dernière ligne de la campagne électorale. En tout état de cause, les procès intentés à Trump feront obstacle aux grands meetings devant des foules en liesse, avec force serrements de mains.»
Les républicains doivent revenir à la raison
Il est vraiment temps que le Grand Old Party ouvre les yeux :
«Jusqu'à preuve du contraire, Trump a compromis la sécurité des Etats-Unis. C'est aussi simple que cela. Cette nouvelle affaire illustre s'il le fallait à quel point Trump reste et demeure incroyablement inapte à défendre les intérêts de cette superpuissance. En somme, il ne se soucie que de sa petite personne. Tout tourne autour de lui, à telle enseigne que même les armes nucléaires et l'invasion d'autres pays deviennent une bagatelle, un jeu dans un spectacle dont il est le centre. Les républicains devraient revenir à la raison. Trump n'est pas un leader, c'est un danger ambulant.»
Imperméable à toute les opprobes
Tages-Anzeiger évoque la vraisemblance qu'un président condamné revienne occuper la Maison-Blanche :
«Normalement, la nouvelle affaire Trump dont vient de se saisir le tribunal de Miami devrait mettre fin à sa carrière politique. Mais avec l'ex-président, rien ne suit les règles de la normalité, depuis belle lurette. ... Le procès de Miami sur les documents classifiés est une affaire sérieuse, mais il est peu probable que le verdict ait été rendu avant les élections de 2024. Autrement dit, Trump reste en lice. Même s'il était condamné la veille des élections, cette condamnation ne ferait pas obstacle à un second mandat présidentiel. La trajectoire de Donald Trump est probablement l'histoire la plus singulière de la politique américaine. Le retour à la Maison-Blanche d'un coupable condamné en serait une conclusion funeste, mais somme toute logique.»
Un problème de plus pour Biden
The Observer souligne que les scandales qui éclaboussent Trump plombent aussi la campagne de l'actuel président des Etats-Unis :
«Joe Biden fait déjà face à plusieurs obstacles dans ses aspirations à briguer un second mandat. Citons son âge avancé, qui laisse songeur, une cote de popularité relativement basse et une économie qui peine à se remettre de la pandémie. Biden est lui aussi visé par une enquête pour sa gestion de documents classifiés. Voici en sus qu'il doit se défendre contre les allégations de vengeance politiquement motivée et d'abus de pouvoir pour éliminer son premier concurrent. ... L'épreuve de force devant la justice sera également une épreuve pour Biden - et pour l'Amérique divisée.»