Danemark : un agitateur d'extrême droite interdit de scène
A partir de jeudi, l'élite politique danoise se retrouvera pour quatre jours pour un dialogue avec les citoyens dans le cadre du festival politique Folkemøde, un rendez-vous populaire alliant débats politiques et divertissements. Pour des raisons de sécurité, les autorités ont défendu au politique d'extrême droite dano-suédois Rasmus Paludan, qui a notamment fait parler de lui pour ses autodafés du Coran, d'y prendre la parole. Une décision judicieuse ?
Un aveu de faiblesse de l'Etat
Berlingske fait part de son mécontentement :
«La décision est tout de même dure à avaler. Difficile d'accepter que le Danemark soit devenu faible au point de ne plus être en mesure de protéger le droit à la liberté d'expression de ses citoyens. Difficile d'accepter que les ennemis de la démocratie aient réussi à s'exclure, comme parti, de notre plus grand rassemblement politique. Que l'on accorde autant d'importance à l'exclusion d'un homme qui prône la violence.»
L'empêcher de se poser en martyr
Kristeligt Dagblad redoute que Rasmus Paludan ne médiatise son ostracisation pour servir ses fins politiques :
«Le plus grand risque de l'interdiction actuelle est que Paludan en profite pour se poser en martyr. Des images d'une éventuelle arrestation par la police au port de Rønne [sur l'île danoise de Bornholm], seraient du pain bénit pour sa communication politique. Le phénomène Paludan donne du fil à retordre à la démocratie danoise, quand on sait qu'il profite sciemment des possibilités que lui offre une société ouverte et tolérante. Jusqu'ici, son projet politique n'a eu qu'un succès limité au Danemark. Espérons que rien ne change.»