La situation de la Géorgie, 15 ans après la guerre
Le 8 août 2008 éclatait la guerre de Géorgie. Profitant du conflit latent autour des régions séparatistes géorgiennes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie, la Russie attaquait la Géorgie pour assoir sa présence militaire dans la région. De l'avis des chroniqueurs, l'influence russe reste importante dans l'ensemble du pays.
Une perspective d'adhésion pour renforcer les forces pro-UE
Dans The Conversation, l'économiste Jean-Paul Michel Larçon explique pourquoi l'UE devrait donner toutes ses chances à l'Etat du Caucase :
«Refuser l'admission pour des demandes non respectées et pour sanctionner le gouvernement actuel, ce serait décourager l'opinion publique, majoritairement pro-européenne, et les acteurs politiques. ... Les manifestations de mars 2023 contre la 'loi sur les agents étranger', mesure d'inspiration russe, ont montré la division du pays et la fragilité de la situation. … Pour préserver l'avenir, l'idéal serait sans aucun doute que l'UE puisse accorder à la Géorgie le statut de pays candidat sous conditions.»
Une orientation pro-russe alarmante
Sur le portail Delfi, Vytautas Bruveris, rédacteur en chef de l'agence de presse Elta, s'inquiète de l'influence russe en Géorgie :
«Ces dernières années, la situation des territoires inoccupés n'a fait que se dégrader à tous les niveaux. Le gouvernement national n'a certes pas officiellement renoncé à son intention de faire entrer le pays dans l'UE et l'OTAN, mais il s'agit en réalité de paroles en l'air. Non seulement Tbilissi fait croire qu'elle veut fournir des efforts d'intégration et de réforme alors qu'il n'en est rien, mais elle transforme progressivement le pays en autocratie kleptocratique calquée sur le modèle russe. De plus, les structures oligarchiques derrière le gouvernement, fortement dépendantes de la Russie et liées aux intérêts de celle-ci, dictent aussi la politique essentiellement pro-russe de l'Etat.»
La propagande porte ses fruits
Dans Ukraïnska Pravda, Youri Pantchenko estime lui aussi que la Géorgie suit un cap pro-russe :
«Le gouvernement géorgien actuel défend bec et ongles la thèse selon laquelle l'Occident voudrait que la Géorgie 'ouvre un deuxième front' dans la guerre contre la Russie. Bien qu'aucune personnalité politique occidentale (ni aucun haut fonctionnaire ukrainien) n'ait formulé une telle demande, la propagande de masse réussit à convaincre du contraire. Ainsi, la plupart des électeurs du parti [au pouvoir] KO-DS croient ou se sont laissé convaincre que les problèmes actuels des relations entre la Géorgie et l'UE ne sont pas liés aux tendances antidémocratiques du régime, mais plutôt à la réticence du pays à s'engager dans une nouvelle guerre avec la Russie.»
Le problème de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud
Kommersant évoque la complexité des rapports entre la Géorgie et la Russie :
«Les désaccords concernant le statut de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie continuent de plomber les relations entre les deux pays : toute main tendue d'un côté comme de l'autre est stoppée dès lors qu'on aborde cette question. Ce qui ne veut pas dire que ces velléités sont tuées dans l'œuf : les échanges de marchandises et les projets commerciaux entre les deux pays vont bon train, les touristes russes sont tout aussi heureux de venir en Géorgie aujourd'hui qu'à l'automne 2022 pour éviter la mobilisation ... Telle est la situation actuelle. L'establishment géorgien ne sait pas quelle position adopter vis-à-vis de la Russie et de ses actions en Ukraine.»