La crise économique s'aggrave en Turquie
Selon les sources officielles, l'inflation a augmenté de 47,8 pour cent en juillet en Turquie par rapport à l'année précédente. En cause, notamment, la faiblesse chronique de la livre turque. Après laréélection du président Erdoğan, la nomination d'un nouveau ministre des Finances, Mehmet Şimşek, et d'une nouvelle présidente de la Banque centrale, Hafize Gaye Erkan, les observateurs s'attendaient à davantage de stabilité. Un espoir déçu ?
Les premices d'une tempête
La décision du ministre des Finances, Mehmet Şimşek, pourrait entraîner une vague de faillites, commente Cumhuriyet :
«Şimşek, lors de son arrivée au ministère, avait déclaré qu'il n'avait pas d'autre choix que de suivre une politique 'rationnelle'. Or celui-ci suit désormais une politique financière rigoriste. ... La levée de boucliers du monde des affaires, qui craint de ne plus avoir accès aux moyens financiers, est le reflet de ce développement. Les déclarations d'insolvabilité, qui se succèdent les unes après les autres ces derniers jours, sont annonciatrices d'une tempête.»
L'émigration des jeunes, un signal d'alarme
Der Standard appelle Ankara à renverser la vapeur d'urgence :
«En Turquie, nombreux sont les jeunes à quitter le pays quand ils le peuvent. Ils n'y voient plus aucun avenir. Les recettes utilisées pour lutter contre la crise économique sont toujours les mêmes, alors qu'elles se sont révélées impropres à la résoudre. L'inflation est de retour, la lire turque ne vaut pratiquement plus rien. ... Nombreux sont les Turcs et les Turques à ne pas pouvoir joindre les deux bouts. Et si ce constat ne devait pas suffire, l'exode des jeunes devrait au moins être un signal d'alarme pour les élites au pouvoir à Ankara. Si celles-ci ne révisent pas leur politique et ne parviennent pas à obtenir l'adhésion des jeunes, le pays ira définitivement à vau-l'eau.»