Pologne : première session parlementaire après les élections
Le Sejm fraîchement élu a siégé pour la première fois lundi en Pologne. Lors de cette première session, la majorité démocrate a élu le centriste Szymon Hołownia nouveau président du Parlement. La semaine dernière, le président Duda avait chargé le parti ultraconservateur PiS de former une coalition, même s'il est peu probable qu'il y parvienne. Les éditorialistes commentent ce nouveau départ.
Kaczyński mise sur une stratégie viciée
PiS privilégie une opposition totale, observe Rzeczpospolita :
«Cette position peut surprendre si l'on considère que le PiS a perdu les élections en raison notamment de sa radicalité, et parce que les électeurs ont eu peur qu'un nouveau mandat n'aggrave des conflits que la majorité des Polonais aspire manifestement à voir se résorber. Mais le président du parti, Jarosław Kaczyński, semble croire que la seule stratégie qui s'impose dans l'opposition consiste à être encore plus strict, plus brutal et plus dur. Il s'agit également d'étouffer [le parti nationaliste] Konfederacja, surtout avant les européennes de juin prochain. ... Cette stratégie portera-t-elle ses fruits ? Probablement pas.»
La politique en territoire nouveau
Une tâche considérable attend Donald Tusk, pressenti pour être le nouveau Premier ministre polonais, estime Interia :
«Avec le début de la législature du nouveau Parlement, la politique polonaise entre dans un terrain inédit depuis 16 ans. Jusque-là, la Pologne était dirigée par des blocs cohérents en matière de programme et de mentalité : les chrétiens-démocrates/libéraux d'abord [coalition PO/PSL], les populistes de droite ensuite - mais la donne a changé. Le gouvernement sortant doit se mettre en quête d'un nouveau mythe fondateur et d'une équipe remaniée. D'un autre côté, l'arrivée au pouvoir d'une coalition forgée par nécessité plus que par affinité, et dont les vues s'avèrent passablement 'exotiques', ne sera pas chose simple.»