Facebook a 20 ans
Partager, liker, commenter : depuis deux décennies, les gens partagent leur vie sur Facebook, le réseau social qui compte le plus d'utilisateurs dans le monde, et dont la maison-mère, Meta, a une valeur boursière estimée à 1 000 milliards de dollars. Facebook est régulièrement critiqué pour ses carences en matière de protection des données, la latitude donnée aux discours haineux et l'opacité des algorithmes utilisés. Pour les commentateurs, la plateforme altère le monde et notre perception de celui-ci.
Une entreprise irresponsable
Facebook n'a pas cherché à remédier à ses zones d'ombre, estime Tygodnik Powszechny :
«Les problèmes que Facebook et d'autres réseaux sociaux ont provoqué dans le monde ne cessent d'augmenter, aussi bien au niveau institutionnel qu'au niveau des individus. Les deux principaux problèmes sont la désinformation et la polarisation, dont tout pays démocratique a probablement déjà fait l'amère expérience, que ce soit lors d'une campagne électorale ou pendant la pandémie. Au niveau social, on observe une augmentation des suicides chez les jeunes, en lien avec des faits de harcèlement par leurs pairs en ligne. Il existe de nombreux éléments qui tendent à prouver que Facebook aurait dû fournir davantage d'efforts pour prévenir tout cela.»
On sous-estime le danger du tout-vidéo
Delfi s'inquiète de ce qu'un nombre croissant de personnes prennent pour argent comptant les informations circulant sur réseaux sociaux :
«Depuis que l'être humain a commencé à s'émanciper quelque peu, il n'a eu de cesse d'oser croire davantage ce qu'il voyait que ce qu'on lui racontait ou qu'il lisait. ... Il s'agit d'une attitude compréhensible et même en partie justifiée, mais le problème, c'est que ce que l'on voit n'est souvent pas réel. ... En d'autres termes, si un nombre croissant de personnes décident de percevoir le monde par le biais d'images et sont convaincus que les 'yeux ne mentent pas', il est indéniable, d'un autre côté, que ces images mentent, et qu'elles mentent de façon de plus en plus habile. ... Nous ne sommes pas encore réellement conscients des conséquences de ces tendances.»
Du business avant tout
La Vanguardia appelle à contrôler rigoureusement les projets de Zuckerberg :
«Le fondateur de Facebook a été contraint de s'expliquer à plusieurs reprises devant les tribunaux et de s'acquitter d'amendes de plusieurs millions. Il n'est plus un jeune idéaliste, mais un homme d'affaires expérimenté, qui cherche à accroître ses bénéfices. ... Mais tout ne lui est pas permis. Les gouvernements devront suivre ses agissements de près, afin qu'il ne porte pas atteinte au droit des personnes à l'intimité, à l'honneur, à la protection des données et à une information fiable. ... Ce qui est indéniable, c'est qu'il y a 20 ans, Facebook a changé la façon de communiquer de près de la moitié des habitants de la planète, qu'il est toujours là aujourd'hui, et qu'il ne cesse de croître.»