La Hongrie retarde l'adhésion de la Suède à l'OTAN
Le Fidesz du Premier ministre hongrois Viktor Orbán et son allié chrétien-démocrate KDNP ont boycotté une séance parlementaire convoquée par l'opposition, au cours de laquelle devait être approuvéel'adhésion de la Suède à l'OTAN. Après l'aval d'Ankara, la Hongrie est l'ultime obstacle à l'adhésion de la Suède - en dépit des promesses initiales de Budapest. Les éditorialistes font part de leur consternation.
C'est une question d'égo
Polityka ne croit pas que le comportement du Premier ministre hongrois puisse s'expliquer par des raisons objectives :
«Viktor Orbán ne poursuit pas un but précis. Il souhaite simplement que les Suédois lui demandent personnellement de leur accorder la faveur de mettre fin à sa politique d'obstruction. Il est difficile de trouver un meilleur exemple de narcissisme politique ; et une meilleure validation de la théorie suivant laquelle il constitue le principal perturbateur des institutions internationales occidentales.»
La politique de défense n'est pas un jeu
La posture du gouvernement hongrois nuit à sa propre crédibilité, souligne l'ex-politique libéral Gábor Fodor dans Index :
«Aucune raison valable ne peut être trouvée pour bloquer l'adhésion de l'Etat scandinave à l'OTAN. On ne fait qu'entendre le sempiternel argument : 'Nous sommes offensés', ce qui est loin d'être suffisant. ... Le conflit avec la Suède n'apporte rien à la Hongrie, au contraire, il lui est néfaste. ... Il est aussi dans notre intérêt aujourd'hui que l'OTAN se renforce. Par ailleurs, et il s'agit là de l'aspect le plus fondamental, cette affaire nuit à la crédibilité du gouvernement en matière de coopération militaire et de politique de défense.»
Il commence à agacer aussi les Américains
Aktuality.sk fait le constat suivant :
«Alors qu'Orbán a rétropédalé à temps sur la question de l'aide européenne à l'Ukraine, la situation des relations avec les Etats-Unis est complètement différente. La Hongrie n'a pas donné son accord à l'adhésion de la Suède à l'OTAN, contrairement à la promesse faite par Orbán au secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg. ... Il convient dès lors de s'interroger sur les raisons qui ont conduit le Premier ministre slovaque Robert Fico, lors de sa visite à Budapest, à apporter un soutien inconditionnel à la politique étrangère de la Hongrie. Orbán ne peut nous servir d'exemple - ou alors seulement d'exemple négatif.»