Roșia Montană : le tribunal d'arbitrage donne raison à Bucarest
La Roumanie a remporté un arbitrage dans l'affaire Roșia Montană. Suite à un grand mouvement de protestation, Bucarest avait renoncé en 2013 à ce projet de mine d'or. L'entreprise canadienne Gabriel Resources avait lancé un recours devant le tribunal d'arbitrage de la Banque mondiale et réclamait plusieurs milliards de dollars de dommages et intérêt. Les chroniqueurs font part de leur soulagement.
Le jeu n'en valait pas la chandelle
Sur le service roumain de Deutsche Welle, la journaliste Sabina Fati rappelle la problématique environnementale liée à ce projet :
«Roșia Montană serait devenue la plus grande mine d'or à ciel ouvert d'Europe, avec quatre puits d'extraction, une installation de cyanuration, ainsi qu'un immense bassin de rétention, couvrant 370 hectares, destiné aux rejets chimiques. ... Que serait-il advenu des terrils et des résidus de cyanure une fois l'exploitation terminée ? Que se serait-il passé en cas de rupture du bassin et de désastre environnemental ? ... Plusieurs études ont montré l'inefficience de cette exploitation aurifère : la Roumanie en aurait perçu environ 20 milliards d'euros, qui auraient été absorbés par le budget en un an. Roșia Montană, en revanche, aurait été défigurée à jamais.»
Un argent dont le pays a besoin
Ziarul Financiar se réjouit lui aussi :
«La victoire dans le procès Roșia Montană est la meilleure nouvelle de ce début d'année. Nous craignions tous d'être privés de près de sept milliards d'euros d'argent du contribuable susceptible d'être affecté à l'éducation, à la santé et aux infrastructures, et de devoir payer des dommages-intérêts dans une affaire dont on ne se souvient plus vraiment, et qui était devenue l'incarnation de la gabegie gouvernementale, de l’irresponsabilité, de l'absurdité et des manigances des délinquants économiques. ... Nous ne devrons pas sacrifier nos fonds budgétaires, et ce alors que tous les médias nous avaient seriné que nous perdrions le procès.»