La France interdit les PFAS - mais pas tous
L'Assemblée nationale française a adopté à l'unanimité un projet de loi visant à interdire la fabrication, l'importation et la vente de produits contenant des PFAS. Suite au lobbying des fabricants, les ustensiles de cuisine comme les poêles en teflon resteront toutefois autorisés. Les per- et polyfluoroalkylées (PFAS), surnommées "polluants éternels", sont des substances chimiques suspectées d'être cancérigènes. Les éditorialistes critiquent l'exception ménagée.
Prendre toutes les précautions pour préserver la santé
L'attitude des industriels rappelle la tactique des producteurs d'amiante en leurs temps, déplore la professeure Adeline de Wilde dans une tribune à La Libre Belgique :
«Ils font en sorte d''acheter du temps', c'est-à-dire de repousser le plus loin possible les interdictions légales, afin d'écouler un maximum de marchandises d'ici-là, même si leur enrichissement se fait au détriment de la santé des humains. ... [Ils veulent] faire croire qu'il existe des bons et des mauvais PFAS et qu'il s'agirait de les interdire au cas par cas ... . Or, les scientifiques sont clairs : leur simple persistance est un motif suffisant pour suspecter leur accumulation dans notre organisme et dans notre environnement ... . Il conviendrait donc d'élaborer une loi n'interdisant pas l'usage d'un PFAS en particulier, mais la famille entière.»
Des risques à prendre au sérieux
Dans une tribune au journal Le Monde, un collectif de scientifiques appelle à une interdiction totale des PFAS :
«Certaines industries sont responsables de rejets de PFAS dans l'environnement, tels que ceux observés au niveau des usines Arkema et Daikin dans la 'vallée de la chimie', près de Lyon. Or, l'évaluation du risque sanitaire causé par chaque PFAS peut prendre des décennies. Pour cette raison, nous demandons que les PFAS soient gérées comme une classe chimique unique, au nom de leur persistance et de leurs risques démontrés ou potentiels sur la santé humaine et environnementale.»