Européennes : pourquoi ce regain d'intérêt ?
A en croire un récent sondage Eurobaromètre, 81 pour cent des citoyens européens estiment que dans le contexte international actuel, il est encore plus important d'aller voter. 60 pour cent des sondés disent s'intéresser aux prochaines européennes, soit 11 points de plus que lors du dernier scrutin de mai 2019, à la même échéance. Les commentaires de la presse européenne.
La peur pousse vers les urnes
Les citoyens attendent beaucoup du Parlement européen, croit savoir taz :
«C'est triste à dire, mais le regain d'intérêt pour les européennes s'explique par la situation de guerre que connaissent plusieurs pays de ce monde. Le conflit au Proche-Orient, et bien sûr la guerre d'agression russe contre l'Ukraine. ... Bien que l'on n'entrevoie toujours pas une fin de la guerre, les citoyen·ne·s de l'UE semblent placer leurs espoirs dans l'appareil européen, malgré sa lenteur, pour garantir la paix, la sécurité et la défense du continent. Ces aspects sont d'autant plus importants dans les pays où la menace russe est nettement plus pesante que dans d'autres, comme la Finlande ou la Lituanie. Mais aussi l'Allemagne. On y attend donc beaucoup du prochain Parlement européen.»
Des enjeux considérables
Turun Sanomat fait l'analyse suivante :
«L'UE va au devant de défis de taille et il sera plus facile d'y répondre en s'avançant unis plutôt qu'en multipliant les initiatives strictement nationales. L'UE doit renforcer sa sécurité et sa résilience, c'est-à-dire sa capacité à faire face aux nouvelles situations. La lutte contre le changement climatique avance elle aussi. La rivalité entre les Etats-Unis et la Chine menace de marginaliser l'UE sur la scène internationale. Bruxelles doit elle aussi garantir la compétitivité de ses entreprises, puisque Washington et Pékin renforcent leurs mesures protectionnistes. ... Outre les défis extérieurs, les questions de l'élargissement et de l'amélioration du processus décisionnel sont aussi au menu de l'Union. Les enjeux des européennes sont donc considérables.»
Toujours aussi eurosceptiques
Le scrutin n’emballe pas vraiment les Tchèques, juge Lidové noviny :
«Selon les sondages, en République tchèque aussi, le taux de participation devrait augmenter. Mais dans une mesure moindre que la moyenne européenne. Un tiers des électeurs tchèques croit que l'UE est en perte de vitesse. Dans le même temps, les Tchèques affirment que le poids politique de l'UE a augmenté sous l'effet du Covid et surtout de l'invasion russe en Ukraine. Concernant le Parlement européen, ils préféreraient que les eurodéputés aient moins de compétences. Bref, ils n'ont pas confiance en l'Europe.»