UE : sept pays visés par une procédure pour déficit

La Commission européenne durcit le ton et veut ouvrir une procédure pour déficit public excessif contre sept Etats. Outre la France et l'Italie, sont aussi concernés la Pologne, la Belgique, la Hongrie, Malte et la Slovaquie. En vertu des règles européennes, le plafond est de 60 pour cent du PIB pour l'endettement, et de 3 pour cent pour les nouvelles dettes. Les chroniqueurs analysent la situation de leur pays respectif.

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Corriere della Sera (IT) /

Pas une surprise

Le gouvernement italien ne peut pas dire qu'il n'était pas au courant, critique Corriere della Sera :

«Dans les prochaines semaines, le pays devra donc discuter avec l'Europe de l'évolution des dépenses publiques ces sept prochaines années, période de validité des nouvelles règles budgétaires. … Comme tout ceci est connu depuis le mois de mars, date où les nouvelles règles ont été adoptées, on aurait pu s'attendre à ce que le gouvernement ait déjà fait une proposition à Bruxelles : quel correctif la prochaine loi budgétaire prévoit-elle, et quel degré de flexibilité Rome demande-t-elle à l'UE pour le remboursement des intérêts et les dépenses militaires ? Or rien ne s'est produit jusque-là.»

De Morgen (BE) /

Permettre une politique sociale

De Morgen analyse ce qui attend désormais la Belgique :

«Le principal problème de la Belgique, ce n'est pas la taille du déficit budgétaire ou l'accroissement de la dette publique. Le problème doit être mis en regard avec la certitude, notamment, que le vieillissement de la population coûtera encore bien plus à l'Etat dans les prochaines années. C'est précisément pour permettre de mener une politique sociale, avec des retraites acceptables et un système de santé de qualité, qu'il convient de réviser le budget. Ce sera forcément une tâche douloureuse. Mais ce ne doit pas être le signal de se mettre à tailler allègrement dans l'Etat-providence.»

El Periódico de Catalunya (ES) /

Une bonne nouvelle pour l'Espagne

El Periódico de Catalunya se montre optimiste :

«L'Espagne a conclu l'année 2023 sur un déficit de 3,6 pour cent du PIB, mais la Commission a validé le projet du gouvernement, qui prévoit de le ramener à 3 pour cent d'ici fin 2024. … Cette confiance de Bruxelles dans les capacités de l'économie espagnole et dans l'engagement du gouvernement est une bonne nouvelle. … Grâce aux moteurs du tourisme et des exportations, l'économie espagnole a fait preuve d'une remarquable résilience. La création d'emplois a été l'un des plus grands acquis. … C'est le moment idéal pour amorcer les réformes nécessaires, afin de conforter notre croissance et d'insuffler une culture de dynamisme et d'efficacité à toutes les administrations publiques.»