Bulgarie : la quête impossible d'une majorité pour gouverner

Après les législatives du 9 juin, la formation d'un gouvernement en Bulgarie s'apparente une nouvelle fois à une gageure. Le parti conservateur GERB de l'ex-Premier ministre Boïko Borissov ne parvient pas à former une majorité avec le parti de la minorité turque (DPS), arrivé en deuxième position. La recherche d'un troisième partenaire de coalition est compliquée. La presse nationale étrille les élus.

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Deutsche Welle (BG) /

Choisir entre la stabilité et la lutte anticorruption

Borissov et son GERB n'ont obtenu qu'une victoire de façade, écrit le service bulgare de Deutsche Welle :

«Ils auront tout le mal du monde à former un gouvernement, car le conflit principal qui divise la Bulgarie persiste. ... Ce conflit délimite deux camps dans la société : d'une part ceux qui rejettent le modèle d'un gouvernement corrompu, de l'autre ceux qui le soutiennent et le défendent. ... Autre problème : les partis anticorruption sont trop différents pour pouvoir former une coalition gouvernementale. ... Les électeurs auront le dernier mot : veulent-ils la stabilité dans la pauvreté, accompagnée d'une ligne douteuse et aléatoire quant à l'orientation euro-atlantique, ou veulent-ils en finir une bonne fois pour toutes avec la corruption endémique en Bulgarie ?»

Club Z (BG) /

Borissov est prêt à tout

En désespoir de cause, l’ex-Premier ministre se tourne même vers son principal rival politique, l’alliance de centre-droit PP-DB, ce qui exaspère Club Z :

«Il est temps d'en finir avec cette hypocrisie et cette falsification. On ne peut pas critiquer systématiquement quelqu'un, mener toute sa campagne contre lui, et finir par lui proposer d'entrer au gouvernement. ... Pour se tirer du pétrin qu'il a lui-même généré, Borissov entend vraisemblablement convoquer de nouvelles élections anticipées. Il sillonnera alors le pays en affirmant que le PP-DB est incapable de gouverner et qu'il est le seul à pouvoir faire rentrer les choses dans l'ordre. ... S'il parvient une nouvelle fois à mobiliser les électeurs, on pourra breveter sa campagne au titre de test fiable pour diagnostiquer les cas de déclin cognitif.»