Italie : Meloni se fâche avec Bruxelles
Un rapport de la Commission européenne avait épinglé l'Italie sur la situation de la liberté de la presse - ce que s'est employée à démentir la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni. Dans un courrier adressé à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, elle a balayé les critiques et qualifié certains médias de simples "groupes d'intérêts", qui auraient selon elle influencé négativement la Commission. Une attaque que les chroniqueurs refusent de laisser passer.
Une dérive europhobe
Meloni vire un peu plus à l'extrême droite, fait valoir La Repubblica :
«Au lieu de répondre aux objections de la Commission, Meloni balaie le texte d'un revers de main, affirmant qu'il ne dit 'rien de nouveau', car il reflèterait les opinions hostiles à son gouvernement. La première erreur a été de décider de ne pas répondre ou expliciter, mais au contraire de délégitimer, voire de railler le rapport de la Commission européenne dans l'espace public italien. Sur le plan de la communication, cela rapproche Meloni du leader de la Lega, Matteo Salvini, et du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, c'est-à-dire de politiques d'extrême droite qui, en Europe, cherchent à défier ouvertement et régulièrement les institutions européennes, même sur un terrain aussi délicat que celui de l'Etat de droit.»
Une attaque frontale contre des médias qui dérangent
Meloni a ciblé certains journaux, déplore Corriere della Sera :
«Selon elle, le rapport de la Commission 'relaie les critiques de certains groupes d'intérêts'. Lesquels ? 'Il Domani, Il Fatto Quotidiano, La Repubblica'. ... Une attaque frontale qui vise des sites italiens et déclenche des réactions virulentes et polémiques. Selon la Première ministre, le rapport ne dirait rien de nouveau par rapport à ceux des années précédentes, et s'il fait autant parler de lui, c'est parce qu''il a été instrumentalisé'. Pas par la Commission, mais par ceux en Italie qui s'opposeraient à son gouvernement et qui dénonceraient - mais cela Meloni ne l'a pas dit ouvertement - les attaques contre les journalistes.»