Catalogne : vers la fin du séparatisme ?

Le nouveau gouvernement de la région de Catalogne est officiellement entré en fonction sous la présidence du socialiste Salvador Illa. Il s'était assuré le soutien du parti séparatiste modéré ERC en s'engageant à préserver la langue catalane et à œuvrer pour la "souveraineté fiscale" de la région, avec l'aval du Premier ministre Pedro Sánchez. Auparavant, la loi sur l'amnistie du gouvernement central avait déjà pavé la voie de la réconciliation. Réactions de soulagement, mais aussi inquiétudes dans la presse espagnole.

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El Mundo (ES) /

Mis hors d'état de nuire

El Mundo est assez satisfait de l'affaiblissement des séparatistes catalans :

«Ils auront du mal à se relever de ce coup : ils sont enlisés dans une crise de leadership et de stratégie et la société catalane n'a aucune envie de placer l'Etat devant un nouveau défi. La grande majorité a mal vécu l'épisode. ... De plus, Illa n'est pas un président de région déloyal envers l'Etat et la Constitution. Nous n'avons donc aucune raison de verser dans le pessimisme, même si Illa a repris à son compte de grands pans du programme du parti ERC [gauche séparatiste].»

El País (ES) /

Reste à clarifier le financement

El País redoute des réactions de jalousie :

«Le PSOE va devoir payer le prix de ce changement, dans les autres communautés autonomes, au sein du parti et au Parlement. En vertu de l'accord passé avec ERC, Illa se dit prêt à promouvoir la réforme du système de financement qui confère à la Catalogne le contrôle de toutes les entrées fiscales dans la région. ... Plusieurs barons socialistes ont déjà fait savoir qu'ils étaient farouchement opposés au projet. ... Si le gouvernement central ne s'attache pas à clarifier le projet de financement de la Catalogne et ses effets sur la solidarité en général, les querelles entre les régions vont enfler.»

eldiario.es (ES) /

L'heure est à la détente

Eldiario.es exprime son soulagement :

«L'entrée en fonction de Salvador Illa a d'ores et déjà montré ses effets bénéfiques, la péninsule entière en profite équitablement, sans privilégier ou exclure qui que ce soit. Tout le monde peut désormais partir en vacances. ... Le président de région nouvellement élu a commencé à nommer les ministres, Carles Puigdemont est retourné à Waterloo jouer avec son chat. ... C'est ce qu'on appelle la normalité, il n'y a pas d'effets indésirables à redouter. Le tout est de savoir comment en profiter sans se stresser, sans se torturer l'esprit en permanence en se disant qu'elle pourrait finir à tout instant.»