Le Brésil bannit X de son territoire
La Cour suprême du Brésil a décidé de suspendre le réseau social X (anciennement Twitter). La plateforme en ligne refuse de bloquer définitivement les comptes relayant des théories du complot et des fake news, de régler ses amendes impayées et de désigner un représentant légal dans le pays. Si le propriétaire Elon Musk y voit une entrave à la liberté d'expression, la presse salue pour sa part le courage de la justice brésilienne.
Le droit à la désinformation n'existe pas
Le quotidien Frankfurter Rundschau félicite Alexandre De Moraes :
«En tant que juge à la Cour constitutionnelle du Brésil, il montre à Elon Musk que l'Etat de droit s'applique également aux réseaux sociaux. La liberté d'expression ne doit pas être confondue avec le droit à la libre désinformation et à l'agression numérique. Pugnace, le magistrat de la Cour suprême emprunte ainsi la voie de la résistance maximale, car Musk et ses armées, virtuelles comme réelles, ont été promptes à riposter verbalement. D'ailleurs, le Brésil n'est pas seul à partir en croisade contre Musk. L'UE l'accuse, lui et son entreprise, d'enfreindre sa législation. L'Australie, l'Angleterre, l'Inde et la Turquie ont également ordonné la suppression d'un certain nombre de profils et de post sur X.»
Musk se croit au-dessus de la loi
Pour Visão, ce bras de fer s'inscrit dans une lutte idéologique de la droite radicale :
«Elon Musk est la figure de proue d'une idéologie d'extrême droite qui, sous couvert de progrès, veut rétablir l'absolutisme du XVIIe siècle : un pouvoir absolu entre les mains d'une entité qui entend l'utiliser comme bon lui semble. ... Ces dernières années, on observe la propagation d'un discours anti-étatique considérant la loi comme un carcan, les impôts comme un fardeau et le voisin comme un ennemi. ... Tous les affreux de notre époque sont des représentants de cette droite radicale : Trump, Poutine, Nétanyahou, Modi, Orbán, Milei, [le roi du Maroc] Mohammed VI, sans oublier le grand Musk.»