Pays-Bas : le gouvernement de droite présente son programme
Le nouveau gouvernement néerlandais, qui a confié des ministères au parti d'extrême droite PVV - une première dans l'histoire du pays -, a présenté son programme vendredi. Deux points, essentiellement, suscitent la controverse : la volonté de décréter l'état d'urgence pour suspendre partiellement les lois garantissant le droit d'asile et expulser davantage de migrants ; la volonté d'augmenter la TVA de 9 à 21 pour cent dans les secteurs de la culture, des événements sportifs, de la presse et de l'édition.
Un ressenti n'est pas une catastrophe naturelle
NRC met en garde contre un dévoiement de l'état d'urgence :
«Il s'agit d'un procédé juridiquement douteux et non-démocratique. On peut proclamer l'état d'urgence en période de guerre ou dans le cas de catastrophes naturelles, mais on ne peut le prendre à la légère. Le Premier ministre, Dick Schoof, s'est défendu en avançant l'argument selon lequel la population 'ressentirait' une crise migratoire. Une justification bien ténue. Si les ressentis et les avis d'un électorat aux contours indéterminés deviennent le critère majeur pour mettre en place telle ou telle politique, alors autant confier la gouvernance du pays aux instituts de sondage. La vigilance du Parlement et la pondération du gouvernement sont désormais de mise.»
Un mépris pour la culture et l'éducation
De Volkskrant se dit fermement opposé aux hausses de TVA :
«Un gouvernement qui, sans explications supplémentaires, a recours à une mesure aussi impactante, traite une partie de ses citoyens avec un mépris inédit. ... Cette décision cible en premier lieu les citoyens désireux de s'informer et de se cultiver. ... En procédant à ces hausses de TVA, le gouvernement renonce définitivement à l'idéal de l'éducation populaire ; il le qualifie même d'indésirable, l'envisage comme un principe à combattre.»