Pays-Bas : qu'attendre du nouveau gouvernement ?
Aux Pays-Bas, le nouveau gouvernement de droite de la coalition quadripartite composée du Parti pour la liberté (PVV, extrême-droite), du Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD, conservateur), du Nouveau Contrat Social (NSC, centre) et du Mouvement des agriculteurs citoyens (BBB, parti de contestation) a prêté serment mardi. L'ex-fonctionnaire sans étiquette Dick Schoof est le nouveau chef du gouvernement. Pour la première fois depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, des populistes d'extrême droite sont nommés à la tête de ministères. La presse est en émoi.
Un jeu dangereux
De Volkskrant espère que les partenaires de coalition du PVV ne se sont pas fourvoyés :
«Après sept mois de discussions, la défiance règne toujours au sein des partis de la coalition. Le gouvernement de Dick Schoof formera une équipe dont les grandes figures s'observent en chiens de faïence, tout en guettant la porte de sortie. Le VVD et le NSC [partis de centre droit] espèrent sortir vainqueurs sans que l'Etat de droit ni la cohésion sociale ne soient mis à mal, mais ils n'en ont aucune garantie. Au contraire : c'est la première fois que les Pays-Bas font un pari politique aussi dangereux depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.»
Une marée brune qui risque de noyer l'UE
Le PVV néerlandais et le RN en France tentent de saboter la communauté de l'intérieur, fait valoir Jutarnji list :
«Hier fondateurs de l'UE et pionniers en matière de construction, de l'introduction de l'euro à l'espace Schengen, la France et les Pays-Bas sont désormais des pays dans lesquels on remet en cause ces avancées. L'extrême droite met progressivement de l'eau dans son vin, renonçant à certaines idées telles que la sortie de l'UE, car au fond, même si les Néerlandais votent pour l'extrême droite, ils sont bien contents de faire partie de l'Union. Mais ces partis ultranationalistes, plutôt que de sortir de l'Europe, misent désormais sur son démantèlement depuis l'intérieur. C'est pourquoi la France et les Pays-Bas représentent aujourd'hui une menace sérieuse pour l'UE.»