Roumanie : une candidate à la présidentielle écartée de la course

La Cour constitutionnelle de Roumanie a rejeté la candidature de la responsable politique ultranationaliste Diana Șoșoacă pour la présidentielle du 24 novembre. La Cour a fait droit à deux requêtes contre la cheffe du parti S.O.S. Romania, lui reprochant des positions racistes et des propos anticonstitutionnels. Șoșoacă est également soupçonnée d'avoir falsifié une partie des signatures de soutien nécessaires. Cette décision suscite de vives critiques dans la presse nationale.

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Deutsche Welle (RO) /

Aucun argument pertinent

Le service roumain de Deutsche Welle critique la décision :

«Les juges qui ont voté en faveur d'une déclaration d'irrecevabilité de la candidature n'ont avancé aucun argument clair. Ils ont tenté de démontrer la dangerosité d'une telle candidature en parlant de façon plutôt théorique de la défense de la démocratie et du respect de la Constitution. Selon les juges, ses déclarations politiques sont suffisantes pour prouver qu'elle met en cause la Constitution. … Dans leur rhétorique, les juges constitutionnels reprochent à Diana Șoșoacă sa position concernant l'OTAN et l'UE, bien que dans notre Constitution, les références aux deux institutions sont de nature purement formelle. En réalité, la Cour constitutionnelle n'a aucun moyen d'écarter Șoșoacă de la course.»

G4Media.ro (RO) /

Un dérapage antidémocratique

G4Media.ro s'indigne :

«Le rejet de la candidature de Diana Șoșoacă dans la course aux présidentielles réunit tous les ingrédients d'un abus de pouvoir inédit. Ecarter une candidate qui aurait pu influencer l'issue du premier tour est un dérapage antidémocratique extrêmement dangereux. Ce ne sont plus les voix des électeurs qui comptent, ni les partis et les candidats. Le gagnant est déterminé par un système de pouvoir auquel on ne peut même pas demander des comptes pour les décisions prises. L'arrêt de la Cour constitutionnelle ne peut être attaqué nulle part, ce qui constitue un autre problème majeur.»