Des scrutins majeurs en Géorgie et en Moldavie
Des élections législatives auront lieu le 26 octobre en Géorgie, tandis que Les Moldaves se prononceront le 20 octobre par référendum sur l'adhésion à l'UE, en même temps que le vote pour la présidentielle. Les éditorialistes débattent du contexte et des répercussions possibles de ces scrutins pour l'Europe.
L'Occident doit se réveiller
Delfi fait le commentaire suivant :
«Avant la présidentielle américaine, l'Europe connaîtra deux scrutins majeurs, en Géorgie et en Moldavie. ... Du point de vue des relations avec la Russie, il faut rappeler les conflits gelés existant dans les deux pays. ... Il est compréhensible, dès lors, que ceux-ci aient vivement réagi à la guerre à grande échelle menée par la Russie en Ukraine. ... Cela montre que les élections en Géorgie et en Moldavie sont cruciales pour la sécurité européenne. Il semblerait toutefois que la Russie accorde une plus grande priorité à ces deux pays que ne le fait l'Occident – une circonstance funeste, qui peut et doit être corrigée.»
Le dilemme de l'Europe
Le scrutin en Géorgie concerne l'UE au premier plan, écrit l'éditorialiste Sylvie Kauffmann dans Le Monde :
«Parce que 80 pour cent de la population souhaite rejoindre l'Europe. ... Mais de quelle Europe parle-t-on ? L'Europe de Rêve géorgien ressemble étrangement à celle du leader hongrois Viktor Orbán, avec lequel ce parti entretient des liens étroits. ... L'opposition veut, elle, retrouver le chemin de l'intégration à l'UE et à ses valeurs. ... Et voilà de nouveau l'Union européenne confrontée au dilemme : relever le défi géopolitique et arrimer la Géorgie à l'Europe pour la préserver de l'emprise russe, ou bien refuser de transiger sur les réformes démocratiques, quitte à risquer de la laisser dériver vers l'orbite de Moscou ?»
Moscou table sur la manipulation
Sur le portail agora.md, l'analyste Laurențiu Pleșca évoque les immixtions russes en Moldavie :
«La Russie se sent menacée par le référendum sur l'adhésion à l'UE. Voilà pourquoi Moscou tente de le discréditer et de dissuader les électeurs d'y participer, en recourant à diverses tactiques de manipulation et de désinformation. L'objectif est d'obtenir un résultat négatif ou susceptible d'être jugé illégitime, voire une participation limitée, en appelant à un boycott général du scrutin dans la dernière ligne droite de la campagne électorale. ... Gardons-nous de sous-estimer la Russie. La perturbation du référendum par les forces politiques pro-russes en Moldavie risque de nous surprendre, une fois venu le jour du scrutin.»
Vers une élection inique
Les oligarques moldaves prorusses voient dans le prochain scrutin l'occasion de tenter de revenir au pays, estime le portail LB :
«Maia Sandu et son parti Acțiune și Solidaritate étant devenus les uniques dépositaires du cap pro-européen, la joute politique ne se déroule plus que sur la question des dispositions pro-russes et de l'argent russe - joute qui ne peut, par définition, être ni équitable ni démocratique. Par ailleurs, on constate l'influence des oligarques sur leurs candidats fantoches. L'objectif des oligarques n'est pas de nature géopolitique, il consiste d'abord à revenir en Moldavie pour résoudre leurs problèmes avec la justice. ... Mais en contrepartie de son aide, quelles seront les exigences de Moscou ?»