L'UE ouvre des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie
L'UE a officiellement entamé mardi des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie. La ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a évoqué un "moment historique". Il est encore difficile de s'avancer sur la durée prévisible des négociations, et de dire si elles aboutiront. Les chroniqueurs débattent des prochains jalons.
Existentiel pour notre pays
Pour le Kremlin, l'adhésion de l'Ukraine à l'UE serait une défaite stratégique, juge l'ex-ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavlo Klimkine sur Gordonua.com :
«Moscou voulait que notre intégration à l'UE passe définitivement aux oubliettes. Ceci a eu pour conséquence que l'Ukraine et l'UE ont toutes deux décidé de passer la vitesse supérieure et de se fixer de concert l'objectif d'aller de l'avant. Il ne s'agit pas de déclarations politiques, mais d'une action réelle. Ce processus est crucial pour nous, notre existence en dépend. … Le Kremlin fera tout son possible pour empêcher et ruiner notre intégration.»
Des obstacles subsistent
Polityka exprime des réticences :
«Une adhésion totale de l'Ukraine est difficilement imaginable sans 'stabilisation' de la ligne de démarcation entre le pays et la Russie - pour reprendre la formule des diplomates -, ce qui ne signifie pas forcément un cessez-le-feu officiel, un armistice ou la paix. Mais même en période de guerre, l'Ukraine peut être graduellement intégrée dans d'autres domaines du marché unique - pourvu que le pays mène des réformes. ... D'un autre côté, les mobilisations des agriculteurs polonais contre les importations de produits ukrainiens sont le signe qu'une intégration graduelle ne se fera pas sans difficultés, même dans les pays les plus déterminés à ce que la Russie ne remporte pas sa guerre contre l'Ukraine.»
Un processus accéléré
Sur le portail agora.md, le politologue Laurențiu Pleșca conclut :
«Bien que nous suivions un tracé similaire à celui d'autres Etats candidats, où il est question pendant des années de la mise en œuvre des réformes, il est évident que le processus a été particulièrement accéléré pour la Moldavie et l'Ukraine. En deux ans, nous sommes passés du statut de candidature au statut de négociation. Par ailleurs, il est question d'écourter les délais actuellement en vigueur pour l'intégration européenne dans le cadre du processus d'élargissement. ... Le référendum sur l'intégration européenne en Moldavie, fixé en octobre, est une nouvelle mesure pour accélérer le cap européen du pays.»