Contestation étudiante en Serbie : un péril pour Vučić ?

L'effondrement du toit de la gare de Novi Sad, qui avait fait 15 victimes début novembre, a généré une grande mobilisation étudiante qui essaime dans toute la Serbie : les étudiants bloquent une quarantaine de facultés et manifestent quasi quotidiennement. Leurs revendications : la divulgation des documents relatifs à la rénovation de la gare, et la libération des manifestants arrêtés arbitrairement. La fronde pourrait faire tâche d'huile, jugent les chroniqueurs.

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Vreme (RS) /

Au reste de la société de finir le travail

Vreme appelle les Serbes à venir grossir les rangs des étudiants :

«Croyez-vous la télévision [progouvernementale], ou bien vos propres enfants, auxquels vous tressez si souvent des louanges ? ... Cette crise peut-elle devenir une véritable crise politique, dans laquelle l'opposition sera amenée à participer à un gouvernement de transition, voire à réussir à obtenir des élections équitables ? D'autres institutions - car l'université est bien une institution - se soulèveront-elles, elles aussi ? ... L'histoire nous enseigne que le régime est coriace, mais aussi que rien n'est éternel. ... Les étudiants ont déjà apporté leur contribution, en montrant que le roi était nu. Les plus âgés sont désormais appelés à rejoindre les jeunes et à finir le travail.»

Telegram.hr (HR) /

L'impuissance inédite de Vučić

La mobilisation pourrait amorcer la chute du président serbe, croit savoir Telegram :

«Même ceux qui se désintéressent de la vie publique sont au courant de la révolte estudiantine, du blocage d'un nombre croissant de facultés et des signes de panique que donne Aleksandar Vučić. Dans un post hors sol posté sur les réseaux sociaux, il a notamment indiqué : 'Je ne suis pas Assad et je ne quitterai pas la Serbie'. Cela révèle l'impuissance de Vučić face à la contestation, déclenchée par la chute du toit de la gare de Novi Sad - une impuissance jusque-là peu caractéristique de son personnage. ... La colère qui s'exprime contre le gouvernement et ses cadres se propage visiblement tout azimuts, de manière non coordonnée. Elle pourrait déboucher sur la paralysie de la Serbie, comme le revendique un récent slogan de l'opposition. Ce qui est certain, c'est qu'il n'y aura pas de retour à l'apathie sociale.»