Slovaquie : double assassinat dans un pays divisé

Un élève de 18 ans a poignardé une camarade de classe et la directrice adjointe de l'école, dans la commune slovaque de Spišská Stará Ves. Plusieurs personnes ont été blessées dans l'attaque. L'auteur a été arrêté, son mobile n'est pas encore connu à cette heure. Faut-il replacer ces agissements dans un contexte plus large ?

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Aktuality.sk (SK) /

Les politiques radicalisent la société

Aktuality.sk examine ces événements au prisme de l'attitude du Premier ministre Robert Fico, qui avait déclaré qu'un lycéen ayant refusé de serrer la main du président Pellegrini en raison de la politique slovaque 'russophile' aurait mérité une bonne gifle :

«Certains hommes politiques véhiculent le message que la violence (ici une paire de gifles) constitue une réponse normale face à un problème ou une dispute. Etat de fait d'autant plus funeste qu'on compte parmi ces personnalités le Premier ministre, qui a lui-même été victime d'un crime violent et a failli y laisser sa vie. Au lieu d'inciter au calme et à la sérénité dans l'espace public, il est revenu sur la scène politique en déversant sa haine et son désir de vengeance dans toute la société. ... La radicalisation du discours chez les personnes les plus influentes de l'Etat, la polarisation accrue de la société, entre autres évolutions funestes, compliquent la situation dans notre pays.»

Pravda (SK) /

Il est avant tout question de prévention

Pour Pravda, il est exagéré de voir un lien entre la tuerie et les déclarations de politiques de premier plan :

«Bien sûr, le comportement des hommes politiques a un impact sur le climat social. Mais il faut se rendre compte que dans la société, il y aura toujours des fous à lier prêts à prendre une arme. Ce qui est nécessaire, c'est d'agir au niveau des soins psychologiques et de porter notre attention à l'environnement dans lequel évoluent ces individus. Les écoles pourraient éviter ces événements tragiques en accordant davantage d'attention aux élèves problématiques à un stade précoce. Et cela vaut de manière générale pour nous tous.»