Grèce : un politique de droite à la présidence ?
Le Premier ministre conservateur grec, Kyriakos Mitsotakis, a proposé de nommer l'actuel président du Parlement, Konstantinos Tassoulas, au poste du président du pays, alors que s'achève le mandat de Katerina Sakellaropoulou. La Vouli devra se prononcer sur ce ce choix lors de plusieurs votes, à partir du 25 janvier. Les commentateurs grecs analysent les raisons de cette nomination par le Premier ministre.
Les puissants mènent la danse
Mitsotakis place ses propres intérêts et ceux de son parti au dessous de tout, critique le portail TVXS :
«Le Premier ministre a opté pour un candidat de l'aile droite de son parti, afin de satisfaire ses partisans de droite et d'extrême droite. Il était naïf de croire, comme cela a été évoqué récemment, qu'il proposerait un candidat de centre-gauche, afin de rééquilibrer la situation politique. Mitsotakis et Nea Dimokratia dominent le jeu politique, et à ce titre, ils imposent leurs conditions et ce qu'ils jugent avantageux. L'opposition doit comprendre que dans le contexte politique actuel, elle est affaiblie.»
Mitsotakis joue la sécurité
Tassoulas filera doux, estime le site News247 :
«Mitsotakis a choisi Tassoulas pour contenir la désaffection des électeurs de droite et écarter le risque de déclarations hostiles d'un président 'incontrôlable' sur des sujets essentiels : relations gréco-turques, accident ferroviaire de Tempi, affaire des écoutes, entre autres. ... Les compétences du président étant limitées par la Constitution, les conflits institutionnels et les sorties contre le gouvernement sont désormais improbables. Mais si le futur chef de l'Etat était un politique critique de l'exécutif, cela risquerait d'attiser le climat antigouvernemental dans le pays – ce que le Premier ministre cherchait à éviter à tout prix.»