Le "watergate grec" met Mitsotakis sous pression
En Grèce, le scandale des écoutes téléphoniques n'en finit plus de faire des vagues. Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis doit ainsi faire face à une motion de censure déposée par le parti d'opposition Syriza. Son chef de file, Alexis Tsipras, reproche à Mitsotakis d'avoir menti en affirmant ne pas avoir été au courant de la mise sur écoute d'hommes politiques, de ministres, de militaires et de journalistes par les services secrets grecs. Les chroniqueurs vitupèrent.
Tout ça pour ça
Efimerida ton Syntakton écrit :
«Le Parlement accordera sa confiance à Mitsotakis. Mais ce sera l'occasion pour le peuple grec de voir le vrai visage de ce Premier ministre. C'est lui qui a placé sous surveillance le haut commandement des armées, en avançant le prétexte de la sécurité nationale. C'est lui qui, pour le même motif factice, n'a pas hésité à soupçonner de trahison le chef de file du troisième parti représenté au Parlement, ainsi qu'un de ses ministres, des députés, des eurodéputés, des journalistes et d'autres encore. Au final, il n'a bien sûr trouvé ni traître ni danger pour la sécurité nationale. ... Mais un Premier ministre qui gère la sécurité nationale avec autant de désinvolture la compromet.»
Un dangereux réseau de surveillance
Documento dénonce des tentatives de chantage :
«L'audit de l'ADAE [autorité pour la sécurité des communications et la protection des données] effectué pour le compte du chef [Alexis Tsipras] du parti d'opposition de gauche Syriza, a confirmé l'authenticité des listes publiées par Documento. Le commandement des forces armées, des ministres, des conseillers du Premier ministre, des journalistes, des procureurs et d'autres officiels haut placés à des postes à responsabilité ont effectivement fait l'objet d'une surveillance. ... En d'autres termes, la Grèce et ses institutions sont, comme nous le signalons depuis des mois, entourées d'un vaste réseau de surveillance. Un réseau servant à collecter des informations à dessein de faire du chantage aux instances officielles de l'Etat.»