Grèce : une motion de censure contre le gouvernement
Suite à la grande mobilisation sociale à l'occasion du deuxième anniversaire de l'accident ferroviaire de Tempi, le Parlement grec a institué mardi une commission chargée d'enquêter sur la tentative présumée de dissimuler les responsabilités politiques. Quatre partis d'opposition ont par ailleurs déposé une motion de censure contre le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis. Le vote aura lieu vendredi.
Nous le devons aux proches des victimes
Naftemporiki ne se fait pas d'illusions quant à l'issue du vote :
«On sait que la motion de censure, qui nécessite le vote d'au moins 151 députés, sera rejetée. On sait qu'au terme de ce processus de trois jours, les députés de Nea Dimokratia applaudiront et féliciteront le Premier ministre, lequel promettra un nouveau départ, et de 'tirer la Grèce vers le haut', car c'est le message qu'il croit percevoir de la mobilisation. ... Les parents des victimes de Tempi sont morts le jour ils ont perdu leur enfant. Nous devons une réponse, une réponse institutionnelle et politique, à ces parents qui n'ont jamais cessé de se battre. La contestation sociale est forte et ne se résignera pas aussi facilement.»
La mobilisation ne saurait être occultée
Le quotidien de gauche Avgi écrit :
«L'affaire de Tempi est-elle la seule à provoquer des réflexes aussi forts actuellement ? Probablement pas. Il y a la vie au compte-gouttes, pour les jeunes autant que pour les retraités ; l'incertitude permanente, qui ne se limite pas aux trains ; l'incertitude du lendemain, même pour ceux qui ne vivent pas à la marge. La propagande gouvernementale s'efforce de minimiser la grande mobilisation de la journée de commémoration de Tempi, mais cela ne semble pas fonctionner. Car chacun sait pourquoi il est descendu dans la rue pour manifester avec ses concitoyens.»