Slovaquie : adoption de la loi controversée sur les ONG

La Rada de Bratislava a adopté mercredi, à une courte majorité, une loi visant à renforcer le contrôle de l'Etat sur les activités des ONG. Celles-ci devront à l'avenir révéler publiquement les détails de leur financement et les noms de leurs principaux donateurs. Le gouvernement du Premier ministre Robert Fico avait initialement élaboré des règles plus strictes encore, avant de les assouplir sur fond de manifestations et suite à l'avertissement de la Commission européenne.

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Sme (SK) /

Une trahison de la révolution de 1989

La Slovaquie mène une politique qui la rapproche du régime russe, juge Sme :

«La coalition gouvernementale place de facto la Slovaquie dans le groupe des 'Etats voyous'. A l'instar de la Russie, la Géorgie et la Hongrie, qui restreignent les droits démocratiques et les libertés politiques des citoyens, par le truchement de lois visant les organisations de la société civile. ... Dans sa communication, la coalition s'est vainement efforcée de combattre l'étiquette de 'loi russe' qui collait au projet. ... Or il s'agit bien d'une contre-révolution législative contre la liberté et la démocratie, des causes remportées de haute lutte en 1989. Les membres de la coalition croient pouvoir s'imposer, mais c'est le contraire qui se produira. Le verdict des tribunaux sera aussi sévère avec eux que ne l'est le verdict de l'histoire.»

Neue Zürcher Zeitung (CH) /

Le président doit faire front

Neue Zürcher Zeitung espère que l'UE et que Peter Pellegrini s'interposeront :

«Fico envisage une transformation illibérale de la Hongrie, comme le montre la loi sur les ONG. Il faut donc que Bruxelles suive de près les développements politiques en Slovaquie et intervienne à temps. Pellegrini pourrait apporter un second correctif. Il avait déjà osé rompre avec Fico en quittant son parti. Récemment, il s'est exprimé de façon critique, aussi bien sur la politique étrangère du pays que sur le chef du gouvernement. Il faut désormais que le président joigne les actes à la parole. S'il juge le cap occidental de la Slovaquie vraiment en péril, il ne doit pas signer la loi sur les ONG, d'inspiration russe.»