Les créanciers font une dernière offre à Athènes
Les créanciers internationaux de la Grèce ont soumis une "dernière offre" au Premier ministre Alexis Tsipras. C'est ce que rapportent les médias suite à la rencontre de lundi soir à Berlin. La proposition doit contenir un compromis sur les conditions de prolongation des aides. Athènes devient enfin un partenaire à part entière dans les négociations, se félicitent certains commentateurs. D'autres espèrent que cette offre permettra pour l'heure d'éviter un Grexit.
Athènes refuse de se soumettre
Le fait que les discussions se soient poursuivies jusque tard dans la nuit à la chancellerie est un signe positif, de l'avis du journal en ligne de centre-gauche To Vima : "Ce qui s'est produit ces derniers jours entre Athènes et ses créanciers est inhabituel. Car pour la première fois depuis 2010, le camp grec fait ce qu'il n'avait encore jamais fait auparavant : mener une véritable négociation. … On le voit aux nuits blanches passées à la chancellerie allemande et au fait qu'il n'existe pas de mouvement dans les discussions. … C'est un signe primordial qui montre que l'équipe grecque déploie des efforts considérables. … S'il y avait de l'action, cela signifierait seulement qu'Athènes se soumet entièrement au diktat des créanciers."
L'Europe n'aurait rien à gagner d'un Grexit
Il faut à tout prix éviter la faillite de l'Etat grec, estime le journal économique libéral Il Sole 24 Ore en saluant la tentative des créanciers de faire une "dernière offre" à Athènes : "Les Européens doivent réfléchir à ce qu'un Grexit pourrait impliquer. De nombreux experts nous expliquent que l'Europe est désormais mieux parée pour faire face au risque de contagion éventuel. Mais au lieu d'écouter les opinions des uns et des autres, intéressons-nous plutôt aux chiffres. Si la Grèce était en faillite, 600 milliards d'euros seraient en jeu. A côté, la chute de Lehman Brothers n'était qu'une bagatelle. Nous devrions plutôt nous interroger sur les conséquences sociales dévastatrices et les blessures profondes qu'un éventuel départ de la Grèce occasionnerait pour la construction européenne. L'issue des négociations est encore incertaine, mais une chose est sûre : la faillite de la Grèce ne contribuera pas au redressement de l'économie européenne."
Inclure les petits Etats de l'UE dans les négociations
Il faut prendre les petits Etats au sérieux dans la résolution de la crise grecque, souligne le quotidien libéral-conservateur Neue Zürcher Zeitung. Dans certains pays tels que la Slovénie, la part des aides attribuées à la Grèce par rapport au PIB serait par exemple bien plus importante qu'en Allemagne, selon le journal : "Pourtant, Athènes souhaite négocier d'abord avec ceux qui sont communément considérés comme les grands créanciers, tels que l'Allemagne ou la France, dans le cadre de 'mini-sommets'. Pour des Etats comme la Slovénie, ces rencontres unilatérales constituent un affront. … Les responsables de la zone euro feraient bien de prendre le malaise des plus petits Etats membres au sérieux. Se réunir en comité réduit avec Athènes pour parvenir à un accord, en mettant les pays de l'Union de moindre importance devant le fait accompli, est une stratégie périlleuse. Le principe du consensus prévaut dans l'Union monétaire. Les pays y sont très attachés, comme l'a montré le cas de la Slovaquie en 2011, qui était à deux doigts de compromettre la révision du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Nous savons donc à quoi nous en tenir."