Israël sévit contre les extrémistes juifs
Un bébé palestinien est mort en Cisjordanie après l'incendie volontaire de sa maison par des extrémistes juifs présumés. Suite à cet acte, les autorités israéliennes ont annoncé l'arrestation d'un nouveau suspect. Certains éditorialistes saluent cette intervention contre les fanatiques juifs. D'autres soulignent que la poursuite de la colonisation sape les fondements démocratiques de l'Etat hébreu.
Les extrémistes juifs enfin dans le collimateur ?
L'intervention contre les extrémistes juifs pourrait marquer un changement de cap du gouvernement israélien vis-à-vis des Palestiniens, espère le quotidien libéral Irish Examiner : "Le gouvernement israélien donnait parfois l'impression de se sentir enhardi par les critiques dont fait l'objet sa politique. C'était notamment le cas pour son attitude vis-à-vis des Palestiniens, son soutien à la confiscation des terres - qu'il qualifie de colonisation - et surtout sa position sur le blocus des Gazaouis, dont le nombre s'élève à plus d'un million. … Israël a-t-il enfin compris que le pays, ou du moins ses extrémistes, ne doivent pas franchir une certaine limite et que le bon sens doit l'emporter ? Peut-on espérer que la vive réaction consécutive à l'incendie volontaire d'une maison dans un village de Cisjordanie, vendredi dernier, lors duquel un bébé palestinien a perdu la vie, marquera la victoire de la modération sur le fanatisme ?"
La réaction exemplaire de la société israélienne
La société israélienne fait pression sur le gouvernement pour que celui-ci intervienne contre les extrémistes juifs, se réjouit le quotidien libéral Dennik N : "L'extrémisme en Israël n'est pas aussi répandu et dangereux que l'extrémisme islamique, mais il existe bel et bien. Il sape l'image internationale, les efforts de paix et les fondements de l'Etat moderne. Faut-il prendre au sérieux la promesse du Premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui a affirmé vouloir faire preuve de 'tolérance zéro' face aux extrémistes du pays ? Seul le temps nous le dira. … Or la pression de la société israélienne revêt un rôle déterminant. La grande majorité des Israéliens ont réagi à cette attaque terroriste comme on peut l'attendre de la part d'une société démocratique moderne. Ils l'ont condamnée et demandé à ce que les coupables soient punis. Ceci contraste fortement avec les réactions habituelles des sociétés arabes et palestinienne lorsque des attentats sont commis contre Israël."
La colonisation, à l'origine de tous les maux
Le gouvernement israélien nuit à l'existence de l'Etat juif en cautionnant la politique de colonisation, analyse le politologue Dominique Moïsi, conseiller spécial de l'Institut français de relations internationales, dans le journal régional Ouest France : "Mais comment le Premier ministre israélien peut-il à la fois dépendre des partis de la droite la plus extrême et réprimer avec efficacité et fermeté des actes qui sont - au moins indirectement - encouragés au sein même de son gouvernement par certains de ses ministres ? ... Le premier péril qui menace Israël à terme - dans son existence en tant qu'Etat juif démocratique - ce n'est ni l'Iran ni Daech, mais une politique d'occupation qui sape les fondements mêmes, politiques et éthiques de l'Etat. Israël craint, à juste titre, la campagne qui vise à saper les bases de sa légitimité. Mais, aujourd'hui, personne ne contribue davantage à l'isolement d'Israël que son propre gouvernement."